« Bon... », je souffle à la fin de ma crise de rire, m'approchant un peu plus de Thésée. « On fait la paix ? »
Je n'aime pas particulièrement être en colère et surtout pendant une longue période. J'ai toujours eu l'habitude d'être émotive, mais que mes sentiments s'estompaient assez rapidement. Aussi n'ai-je plus envie d'être fâchée contre Thésée, au bout de quelques minutes.
Cela semble être la même chose pour lui, car il soupire, avant de hocher la tête. J'adresse coup sur coup un sourire à Damon, qui, selon moi, nous a évité la catastrophe et a dédramatisé la situation, même sans le vouloir.
Celui-ci hoche la tête, avant de venir se placer près de nous, bien plus à l'aise maintenant que la situation semble s'être apaisée. Malgré tout, Thésée le regarde curieusement, non sans une once de surprise.
« C'est les habits d'Hélios ? »
Je hoche la tête en réponse et aperçois un sourire narquois se former sur les lèvres de ce dernier.
« Bien fait pour lui... ! »
Je retiens un soupir.
Ce qu'il peut être puéril parfois...
Mais je dois dire que c'est assez amusant.
« Comment va Alexander ? » demande-t-il après un petit moment, comme s'il s'en voulait un petit peu de l'avoir traité, même en son absence, comme un criminel.
C'est vrai qu'en plus ils se connaissent, alors j'imagine que cela doit le perturber malgré tout. Alexander... Je ne l'ai pas vu de la nuit et je ne crois pas avoir entendu de bruit venant de sa chambre alors...
« J'avoue que je ne sais pas... » je souffle, pensive. « Je vais aller voir. »
Thésée fait la moue en m'entendant dire cela, mais il ne me retient pas malgré tout. Il doit se rendre compte que sa réaction de tout à l'heure était excessive. Je me lève donc, laissant Damon et mon frère dans le salon, pour me rendre sur la pointe des pieds jusqu'à la chambre où se trouve notre grand blessé.
Devant la porte, je me surprends à hésiter. Après tout... Notre dernière entrevue ne s'est pas vraiment bien déroulée et je dois dire que je suis quelque peu stressée de savoir ce qu'il pourra bien se produire, lorsque nous nous retrouverons l'un face à l'autre et en pleine possession de nos moyens. Quand je repense aux yeux froids d'Alexander et à ses mots atroces, je ne sais pas quoi faire. Cela me paralyse.
Je ne suis pas sûre d'être prête à l'éventualité de revivre ça. J'ai la tête dure, mais je ne suis pas invincible. Malgré tout ce que je peux dire et faire, tout ça est difficile à entendre, à encaisser et à surmonter.
[Je suis sûr qu'il ne le pensait pas.] me rappelle-je des paroles de Duncan.
Je plisse les lèvres, la main suspendue en l'air.
J'aimerais le croire.
Mais malgré tout, je doute. Et si tout était vrai ? Et s'il me disait encore une fois des choses affreuses ? Et s'il était toujours en colère ?
Je serre les poings.
Il faut que je sois courageuse, que j'arrête de fuir les choses stressantes et que je ne laisse pas mes angoisses gagner. Sinon, je serais toujours bloquée. Je sais que je dois parfois me faire violence, je l'ai toujours su. J'en ai assez de me retenir de faire des choses parce que j'ai peur, parce que je m'en crois incapable.
Advienne que pourra.
Je tourne la poignée et entre dans la chambre tout juste plongée dans le noir, simplement éclairée par les quelques rayons du soleil qui percent par l'entrebâillement des volets. Je ne vois pas grand-chose dans l'obscurité, mais je parviens sans le moindre mal à tituber, les bras devant, dans la chambre d'ami.
VOUS LISEZ
Shitty transmigration
FantasyHestia Redfield est l'unique fille d'une des familles les plus prestigieuses de la ville. Elle a tout pour être heureuse : une famille riche, des parents aimants et un avenir radieux tout tracé. Pourtant, Hestia a un secret qu'elle ne peut révéler...