« On est arrivés. » souffle Damon, me tirant de ma rêverie.
Je relève la tête et découvre avec surprise l'énorme bâtisse couvertes de baies vitrées, qui s'étends sur plusieurs centaines de mètres. Puisque je ne suis pas ici depuis longtemps, je n'ai jamais eu l'occasion de venir, mais je dois dire que c'est la première fois que je vois un hôpital aussi grand.
« Wow. »
Damon ne réponds rien et je note, malgré mon air distrait, qu'il semble quelque peu crispé ou inconfortable, même si je ne connais pour l'heure pas la raison de cette attitude.
« Allons-y. »
Il se glisse à l'arrière, attrape Alexander par le bras et referme la voiture avant de me faire signe de le suivre. Nous nous dirigeons donc vers l'accueil, en passant par les portes automatiques. Le hall d'entrée est extrêmement moderne, comme celui d'un hôtel de luxe, si bien que j'en viens à me demander si je suis vraiment dans un lieu qui soigne des gens. Malgré tout, je ne dis rien et suis docilement Damon, jusqu'au bureau central, derrière lequel sont installées deux jeunes femmes, à peine plus âgées que nous.
Celles-ci ont les yeux rivés sur leur ordinateur, si bien qu'elles ne nous remarquent que lorsque Damon les interpellent.
« Excusez-moi... » marmonne-t-il, se penchant légèrement dans leur direction pour mieux se faire entendre.
La première : Penny, comme l'indique son badge, relève la tête vers nous et me scrute quelques instants, avant d'afficher un petit sourire commercial, presque aussi honnête que celui d'un escroc.
« Bonsoir. » souffle-t-elle, de sa voix fluette et pourtant quelque peu suspicieuse. « Je peux vous aider ? »
C'est à ce moment que l'autre relève la tête et qu'elle manque de tomber de sa chaise en apercevant Damon qui se tient à côté de moi.
« Monsieur Russel... ! » marmonne-t-elle, visiblement stressée, alors que l'autre la regarde avec un air incrédule.
Peut-être qu'elle est nouvelle ?
La dite Penny ne semble pas comprendre que l'homme qui m'accompagne est le fils de son patron, alors que l'autre semble complètement paniquée de savoir qu'il est là.
« Je m'en occupe, Penny. » s'empresse-t-elle de dire à sa collègue, la poussant sur le côté pour lui faire comprendre de ne pas s'en mêler.
Aussitôt qu'Amanda a pris sa place, elle tapote sur son ordinateur et plonge son regard dans celui de Damon, un sourire au visage.
« Que puis-je faire pour vous ? » demande-t-elle, la voix dégoulinante d'envie.
J'écarquille quelque peu les yeux en me rendant compte que cette femme a presque aussitôt jeté son professionnalisme par la fenêtre en réalisant le statut de l'homme qui se trouvait en face d'elle. Elle le regarde presque comme un chien scruterait une saucisse.
Comme si elle voulait le dévorer.
Je me sens presque automatiquement mal à l'aise et pas parce que cette femme fait comme si je n'étais pas là, mais simplement parce que je me demande comment elle parvient à ne pas se sentir gênée en aillant ce genre d'attitude.
C'est limite si elle ne se retient pas de lui sauter dessus pour lui rouler une pelle.
Heureusement qu'il y a un comptoir entre Damon et elle... Lui, par contre, semble n'avoir rien n'à faire de son attitude, qui paraît presque le mettre en colère, vu les craquements de sa mâchoire que j'entends d'ici.
« Je dois voir le docteur Russel. » répond-t-il froidement, avant de reprendre, après un petit silence. « Chester Russel. »
Il se passe un petit temps pendant lequel la secrétaire reste immobile, comme un jouet sans pile, avant que Damon se racle la gorge et fronce les sourcils, visiblement de plus en plus agacé par son attitude. En voyant son regard froid et l'aura sombre qui émane de lui, elle a l'air de se reprendre, car elle sursaute presque et s'empresse de composer un numéro sur le téléphone fixe qui est à côté d'elle.
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Shitty transmigration
FantasyHestia Redfield est l'unique fille d'une des familles les plus prestigieuses de la ville. Elle a tout pour être heureuse : une famille riche, des parents aimants et un avenir radieux tout tracé. Pourtant, Hestia a un secret qu'elle ne peut révéler...