Shitty transmigration

Chapitre 44 - Taillage de bavette

« Allô ? »

« Salut Hestia ! » me réponds joyeusement Chris, dont la voix est quelque peu couverte par d'autres à l'autre bout du fil.

Il doit être avec d'autres personnes.

Vue l'heure, il est peut-être même en pause à l'école, avec ses amis autour... Alors pourquoi est-ce qu'il m'appelle à ce moment précis ? Après tout, on aurait tendance à vouloir se mettre à l'écart pour ce genre de conversation...

Peut-être qu'il n'y a que moi qui pense à ce genre de choses.

Après tout, énormément de choses dans ce monde me semblent quelque peu illogiques et j'imagine que si je m'arrête sur chacune d'entre-elles, je n'en ai pas fini d'être déconcertée.

« Chris. » je réponds un peu platement, en marchant sur le sable, le long de la plage.

Je me dis que je vais un peu me promener le temps de cet appel quelque peu inattendu, mais je me ravise, en voyant la mine sérieuse de mes frères qui me fixent depuis tout à l'heure. Ils vont sûrement péter un câble s'ils ne peuvent pas me voir.

Je soupire.

Leur considération et leur envie de me protéger n'est pas désagréable, mais je dois dire qu'ils sont parfois quelque peu excessifs en la matière.

« Tu n'es pas venue... »

Comme je m'y attendais.

Il faut dire que notre dernière discussion date du jour où il m'a invité à danser alors... Ca fait déjà quelques jours que je n'ai pas donné de signe de vie. Il m'a bien évidemment contacté plusieurs fois en commençant en permanence ses discussions par des banalités, mais j'avais la tête ailleurs et je n'ai pour ainsi dire pas du tout pensé à répondre.

J'avoue que ce n'est pas très sympa de ma part.

« Je suis malade. » j'explique en me laissant tomber sur le sable, un peu à l'écart des autres vacanciers qui se pressent non loin de nous.

Même si l'endroit est bien moins bondé qu'une plage classique, à cause de sa particularité de n'être fréquentée que par les riches de cette ville, je dois dire que je me sens vite à l'étroit au milieu de tous ces gens.

J'entends un hoquet de stupeur à l'autre bout du fil et un murmure.

« Oh... Et ça va ? Tu ne te sens pas trop mal ? »

Il s'inquiète pour moi.

Et je dois dire que l'attention ne me déplaît pas. Je ne suis à l'heure actuelle, toujours pas tout à fait certaine de savoir ce que Chris a en tête lorsqu'il tente de se rapprocher de moi, mais je dois dire qu'il me semble de plus en plus sympathique et agréable, ce qui est plutôt rare chez la gente masculine.

Habituellement, je ne me sens jamais très à l'aise en présence de personnes du sexe opposée, alors tout ça est plutôt nouveau pour moi.

« Ca va. Ma famille s'est occupée de moi. »

« Ta famille ? »

Je reporte mon attention sur Thésée et les autres qui en ont visiblement terminé avec leur introspection de ma personne et qui semblent avoir entrepris de faire un Beach volley, au milieu de la foule. Il n'y a pas à dire... Ils ne se sentent gênés de rien.

Pas que ce genre d'activité soit une mauvaise chose... Loin de là, mais disons que je ne sais pas si j'aurais la force d'y participer, avec tous ces gens qui nous regardent comme ça et qui prennent parfois le temps de filmer, pour se venter sur les réseaux sociaux d'avoir croisé les stars du moment dans leur intimité.