Lorsque j'ouvre les yeux, je me trouve nez à nez avec le plafond blanc de ma chambre.
Encore.
Allongée dans le lit, je l'observe en silence et je me demande combien de secondes, de minutes, d'heures passent pendant que mon regard s'accroche à tout et rien en particulier. Je reste immobile tandis que mon esprit divague, que des mots et des phrases tournent sans arrêt dans ma tête, comme des disques rayés. Des choses absurdes et d'autre réalistes, des idées réjouissantes et d'autres moins.
Tout un tas de phrases qui forment un brouhaha incessant, juste entrecoupé par cinq mots.
J'ai envie de mourir.
Ca n'arrête pas de me traverser l'esprit depuis quelques temps. Je ne sais pas combien de temps exactement, car je ne suis plus trop certaine de savoir quand nous sommes et à quelle heure, mais depuis un certain temps.
Je ne crois pas avoir réellement envie d'en finir, parce que penser à la mort me fait toujours peur, mais je n'arrête pas de me dire que ça ne serait pas si mal si je pouvais juste fermer les yeux, comme si je dormais et ne jamais plus les rouvrir.
Si tout ça pouvait s'arrêter.
Cette colère, cette tristesse et tout ce vide qui se mélangent en moi et qui m'étouffent.
Je ferme délicatement les paupières, m'enfonçant presque dans mon matelas. Je suis prise d'une profonde et intense lassitude, engloutie par un désarroi que je ne parviens pas à réprimer. Bloquée dans un état cadavérique, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, mais je n'ai même pas la force de bouger pour le prendre. Je suis comme dénuée de toute énergie, de toute volonté.
Je ne sais pas qui est là personne qui essaie de me joindre, mais je dois dire que ça ne m'intéresse pas vraiment.
Rien n'a d'intérêt à mes yeux.
Mes membres me semblent terriblement lourds et mon esprit ne cesse de s'égarer. Je perds pieds avec la réalité et avec tout ce qui m'entoure.
Depuis l'accident, je ne me sens plus vraiment moi-même. Je ne sais pas très bien ce qu'il s'est produit lorsque j'ai fermé les yeux, prête à ne plus jamais les rouvrir, mais ça a chamboulé tout mon univers. J'ai crû comprendre d'Atlas que j'avais été inconsciente pendant presque un jour et demi, mais je dois dire que cela m'a semblé terriblement rapide et long à la fois.
J'ai eu le sentiment de ne fermer les yeux qu'un instant, avant de me réveiller dans une grande chambre immaculée et impersonnelle, juste à côté d'Alexander. Si sa présence était plus que curieuse, je dois dire que ce n'est pas nécessairement ça qui m'a le plus secoué.
Le vide.
Rien qu'un intense sentiment de vide.
C'est tout ce que j'ai ressenti lorsque j'ai revu la lumière et que je me suis trouvée face aux yeux magnifiques et magnétiques de celui dont le visage s'est dessiné dans ma dernière pensée. Alors même que tout ce qui aurait dû m'habiter était une profonde affection pour l'homme qui veillait à mon chevet avec tant d'attention et de tendresse, je n'ai rien ressenti.
Rien.
Même lorsque j'ai sentis la main d'Alexander sur la mienne.
J'avais comme perdue toute sensibilité aux émotions des autres et aux miennes. Et je sais que sa prévenance à mon égard ne s'est pas arrêtée là. J'ai entendu Thésée et les autres murmurer qu'il était venu me voir plusieurs fois, sans jamais pouvoir entrer parce que je ne voulais voir personne. Je crois même l'avoir entendu me parler lorsque je plongeais dans l'obscurité.
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Shitty transmigration
FantasyHestia Redfield est l'unique fille d'une des familles les plus prestigieuses de la ville. Elle a tout pour être heureuse : une famille riche, des parents aimants et un avenir radieux tout tracé. Pourtant, Hestia a un secret qu'elle ne peut révéler...