Chapitre 23 - Quand la musique est bonne

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« Bon... Tu m'envoies un message quand tu sors, ok ? » me lance Thésée, à travers la fenêtre entrouverte de la voiture.

« Ouais, t'inquiètes ! » je hurle, les talons déjà tournés vers le bâtiment.

J'entends mon frère soupirer.

« Amuses-toi bien et fait attention à toi ! » il me lancer sur le même ton, visiblement inquiet de me laisser seule ici.

« Toi aussi ! Bon match ! »

Je tourne ensuite les talons et trottine vers l'énorme salle de spectacle qui semble faire la longueur de la moitié de la ville. Puisque je n'entends pas le bruit familier du moteur de la voiture qui s'éloigne, j'en déduis que Thésée est en train de s'assurer que je rentre bien dans le bâtiment.

A croire qu'il a peur que je me fasse enlever avant d'arriver à la porte...

Il est beaucoup trop inquiet... Mais bon... Ma mère du monde réel l'était aussi. C'est la première fois qu'il me laisse seule depuis longtemps et cette perspective semble l'angoisser plus que nécessaire. Jusqu'ici, il s'est évertué à être présent à mon retour de l'école et à ne jamais me laisser seule, mais sa carrière de sportif l'a forcé à revoir ses priorités.

Cela ne l'enchante pas, mais il n'a pas le choix. Il ne peut pas déroger à ses responsabilités éternellement, surtout s'il veut conserver son titre de meilleur joueur du pays.

Ce soir, Thésée a un match de prévu dans la nuit et a donc été contraint d'annoncer qu'il ne rentrerait que le lendemain. Je me suis donc dis que cela pourrait être une bonne occasion pour que je sorte un peu. Hier, je me suis souvenue qu'Adonis m'avait un jour donné des places pour son concert et j'y ai vu là une bonne opportunité de faire quelque chose de sympathique.

C'est donc pour cette raison que je me trouve en plein cœur du centre-ville à cette heure-ci, à chercher des yeux l'entrée de la salle de spectacle au milieu du petit monde qui est attroupé aux quatre coins du bâtiment. J'avoue qu'habituellement, je n'aime pas particulièrement la foule, mais je me suis dis que je pourrais bien faire une exception pour cette fois-ci.

Alors que j'arrive près de l'attroupement, je vois la voiture de Thésée s'éloigner et lui avec. Je le vois jeter plusieurs fois des coups d'œil dans le rétroviseur et ne peux donc m'empêcher d'espérer que son stress ne va pas entraver le bon déroulé de son match.

Je ne sais pas ce qui l'effraie franchement ?

Je soupire.

J'en profite alors pour jeter un œil à mon billet qui brille d'une belle lueur argentée, tandis que le nom du groupe est gravé en style gothique dessus.

« Dark Funeral. » je murmure, retenant un rictus.

C'est un petit peu glauque, mais pourquoi pas.

Alors que j'admire le travail que le graphiste a fait sur le ticket, je remarque qu'un agent de sécurité me regarde depuis une petite porte dérobée à l'arrière. Il n'a pas exactement son titre indiqué sur le front, mais vu son costume noir à la Men in Black et son apparence qui me fait plus penser à un réfrigérateur qu'à un humain normal, j'en déduis qu'il doit exercer ce métier.

Au début, je me dis que son regard posé sur moi me mets un petit peu mal à l'aise, puis je réalise qu'il me fait signe depuis un moment de venir dans sa direction. D'abord j'hésite, car je suis un petit peu suspicieuse de tout, puisque tout peut – en théorie – arriver ici, et puis je finis par m'exécuter et m'approcher de l'arrière du bâtiment, voyant son insistance. Quelques personnes me remarquent et me jettent de drôles de regard lorsque j'arrive à hauteur de l'homme, mais je les ignorent, parce que je me dis que je ne vais pas gâcher ma soirée pour eux.

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant