Chapitre 11 - Le loup dans la bergerie

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« Tu le connais ? » m'interroge Hélios, visiblement très intéressé par Duncan, vers qui je relève enfin les yeux.

Ce dernier me toise de son air supérieur, à priori très amusé par la situation. Honnêtement, j'ai juste envie de l'injurier et de le frapper, mais je me retiens, en réalisant que le mettre en rogne ne m'apporterait rien.

Au final, je me libère d'Hélios et pousse un soupire.

« ... Voici Duncan, mon – » je commence, agacée. « Mon camarade de classe. »

« Son ami. » il affirme en même temps que moi.

Ami ? Nous ? Même pas en rêve !

Je le fusille du regard et il retient un rire.

« Tu as des amis, toi ? » se moque Thésée et je fais le tour de la table à toute vitesse pour venir le frapper dans le dos.

« Eh ! » il s'exclame, vexé.

Il est insupportable aujourd'hui. A croire qu'il n'est là que pour ça ! Cela me vaut un regard noir de la part de mes parents, mais je m'en fiche. Tout ce qui compte pour moi à ce moment et de faire partir Duncan et que mon frère arrête de dire n'importe quoi.

« Ne sois pas violente devant les invités. » ajoute ma mère en adressant un sourire à Duncan, qui se moque visiblement de la position dans laquelle je me trouve.

Un invité ? Lui ? C'est juste un type exaspérant !

« Ne vous gênez pas pour moi madame. » la rassure Duncan avec son faux sourire. « Je sais très bien comment est Hestia. »

Je grince des dents et le fusille du regard, pour lui intimer de se taire, mais il a l'air d'apprécier tout ceci, puisqu'il ne se corrige pas.

« Alors t'es une sauvage, même à l'école ? » s'amuse Thésée, qui en rajoute une couche.

Je jure que je le tuerais s'il n'était pas mon frère. Je souffle du nez en croisant les bras, retournant m'asseoir à ma place sans rien dire. Puisque Thésée veut jouer à ça, je vais le lui faire payer. Je l'avais prévenu ce matin, mais il continue à me martyriser.

Voyant que je ne réponds rien, son sourire disparaît et je le vois commencer à hausser les sourcils.

« Tu vas pas me faire ce coup-là quand même ? »

Je ne lui réponds rien et l'ignore royalement avant de sursauter en entendant la voix de ma mère.

« Duncan, venez vous asseoir avec nous. »

Oh non !

Il ouvre la bouche pour répondre, mais je me lève et pose la main sur son épaule, lui coupant la parole au passage.

« Duncan ne peut pas, il a de la compagnie, n'est-ce pas ? » je grogne en serrant les dents.

Je le fixe assez fort pour qu'il saisisse que sa présence n'est pas la bienvenue, mais il ne part pas. L'intéressé ne réponds rien et je prie pour qu'il comprenne mon message subliminal, mais je vois qu'il s'amuse bien trop de moi en ce moment, car ses lèvres s'étirent en un sourire, qui me fait pâlir. Aussitôt, il pose sa paume sur mon bras et adopte son expression innocente.

« Mais pas du tout Hestia. Ma cavalière pour la soirée a dû rentrer, donc je suis libre. »

Je grimace en réponse et le lâche, grinçant des dents et serrant les poings avant de me rasseoir lourdement, les bras croisés. Je tourne brièvement la tête en direction de la table et me rends compte qu'effectivement, la grande rousse n'est plus là. J'ai du mal à croire qu'elle soit partie de sa propre volonté, mais je dois dire que c'est pour le moment le cadet de mes soucis.

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant