Chapitre 64 - Un malheur ne vient jamais seul

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« Eh ! » me hurle une voix, me sortant de ma torpeur.

Brusquement, je relève la tête et croise les yeux sombres de la fille du bar que j'ai remarqué un peu plus tôt. En même temps que je m'imprègne de sa présence, je remarque que je suis seule depuis un petit moment.

« Elle est partie. » me lance celle-ci, sans croiser mon regard.

« Oh... » je marmonne bêtement, en relâchant ma respiration.

Le soulagement est tel que j'en tombe lourdement sur l'une des chaises du bar, où je suis visiblement la seule assise.

Et tant mieux.

J'ai pas franchement envie de croiser quelqu'un maintenant.

« Soirée de merde, hein ? » me lance la fille qui doit me voir comme un matelot en plein naufrage.

« Ouais... On peut dire ça. »

Je sais pas trop comment appeler ça autrement oui. Une bonne soirée, non, une semaine de merde. Tout foire en ce moment et je dois dire que je commence à en avoir par-dessus la tête. Je ne me suis pas attendue à passer une super soirée ce soir, considérant les récents évènements, mais je pensais au moins pouvoir rester tranquille dans un coin, le temps de décompresser et de passer à autre chose.

Sauf qu'il a fallut que cette fille vienne gâcher mon moment...

Je soupire lourdement, alors qu'un petit bruit métallique devant moi attire mon attention. Un peu distraite, je parviens néanmoins à relever la tête pour croiser les iris sombre de la barmaid, qui a déposé un verre coloré de jaune, orange et rouge devant moi. Incrédule, je fronce les sourcils, la tête dans les mains.

« J'ai rien commandé. »

Elle hausse les épaules avec un sourire.

« C'est la maison qui offre. »

J'ai envie de la remercier, mais je ne parviens qu'à esquisser un rictus.

« Je dois vraiment faire pitié pour me faire offrir un verre. » je note avec sarcasme, plus en colère contre moi-même que contre n'importe qui d'autre.

« Elle a toujours été méchante comme ça. » note le garçon qui est raid dingue d'Aurora, qui me fixe avec une pointe de tristesse mêlée à la pitié.

Le contraire m'aurait étonné.

« Pas vraiment, en fait. » se sent obliger de dire la fille qui nettoie toujours ses verres à côté, tandis que je sirote un petit peu le breuvage alcoolisé, provoquant une intense chaleur dans le fond de ma gorge.

Je ne prête pas vraiment attention à leurs échanges, bien trop obnubilée par mon dépit pour penser à autre chose. Là tout de suite, je me fout pas mal du genre de personne que Stacy est. J'ai juste envie d'arrêter de penser à elle et à son attitude détestable qui me donne juste envie de hurler.

« Qu'est-ce que t'en sais ? » lance le garçon, visiblement décidé à affirmer devant tous qu'une fille pareille ne peut être que née maléfique.

« On était ensemble en primaire. » explique platement sa collègue, sans faire cas de la grimace surprise qu'arbore son acolyte.

Tiens donc.

Je dois dire que malgré tout, c'est un peu étonnant.

« Sérieux ? »

« Ouais. » elle souffle sobrement. « C'est une ancienne grosse. »

Ouch.

Je grimace légèrement en l'entendant parler.

Grosse.

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant