Chapitre 77 - Un petit pas pour l'homme

46 7 0
                                    

« Tia ? » m'interpelle Hélios, ouvrant la porte de ma chambre.

Installée sur mon lit, un cahier dans la main, je lui adresse un sourire.

« Salut Hélios. » je marmonne, un peu timidement, mais heureuse de le trouver ici, dans ma chambre.

Lui me rends mon sourire, l'air parfaitement ravi de me voir lui parler et lui exprimer mon bonheur. Un week-end s'est écoulé depuis notre échange familial larmoyant et même si je sens des changements chez moi et chez eux, je suis toujours quelques peu embarrassée d'exprimer mes sentiments nouvellement admis à leur égard.

Malgré tout, je me sens bien mieux. Même si je suis toujours quelque peu nerveuse de rechuter et que mon humeur n'en fasse encore qu'à sa tête, je dois dire que je me sens bien plus en paix avec moi-même et avec la situation. Tout n'est pas encore réglé et je ne pense pas pouvoir complètement me remettre du jour au lendemain d'une telle chose, mais j'ai le sentiment que je progresse.

J'ai même accepté de faire une thérapie avec un psychologue.

« Tu as de la visite ! » m'annonce joyeusement mon frère, avant de s'écarter pour me laisser découvrir mes amis au complet : Damon, Duncan, Ally et puis...

Alexander...

Celui dont les attentions et la voix me sont revenus. Celui dont le regard et l'apparence m'apparaissent enfin. Celui dont les yeux se sont instantanément accrochés aux miens.

« Salut Tia. » me lance Damon, qui a visiblement meilleure mine qu'il y a quelques jours.

Et je lui retourne son sourire et ce geste provoque visiblement quelques soupirs de soulagement. Alors que mes quatre compères entrent dans mon petit lieu de vie, je vois Hélios se frayer un chemin jusqu'à moi, avant de se pencher pour déposer un baiser sur le haut de mon crâne.

« Amuses-toi bien. » me souffle-t-il avant de s'éclipser et de me laisser seule avec eux.

Je secoue la main à son attention, reportant ensuite mon regard sur mes amis qui se tiennent debout dans un coin de la pièce. Nous nous observons en chien de faillance, nous scrutant du coin de l'œil sans vraiment oser croiser nos regards, pris d'une espèce d'embarras. Moi parce que je ne sais pas trop quoi dire après ma phase de crise et eux probablement par peur de me brusquer.

« Salut Hestia. »

Etonnamment, Alexander est le premier à me saluer avant de venir prendre place juste en face de moi, sur ma chaise à roulettes.

« Salut. » je réponds sobrement avec un petit sourire, qui, je le vois, encourage les autres à s'approcher à leur tour.

« Comment tu te sens ? »

Je vois Duncan prendre place sur le rebord de mon lit et étendre ses longues jambes le long du tapis, comme pour les reposer après une longue marche.

« Ca va. »

Il y a un léger silence, pendant lequel les garçons et Ally s'observent, avant qu'Ally vienne prendre place juste à côté de moi, après avoir lissée sa jupe à volants bleu ciel.

« Tu es sûre ? »

Je considère quelques instants sa question, avant de hocher la tête. Et pour une fois je ne mens pas. Je ne dirais pas que je suis au maximum de ma forme, parce que de tels émotions et évènements ne disparaissent pas si facilement, mais je me sens plus sereine et apaisée.

Plus en paix avec moi-même.

« Quand est-ce que tu reviens à l'école ? » demande Damon, qui, faute de trouver de la place à mes côtés, s'installe sur le sol en tailleur, en s'appuyant sur les paumes de ses mains placées derrière son dos.

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant