Chapitre 24 - L'envers du décor

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« C'est les backstage ici, vous pouvez pas rentrer. » me dit – non, me grogne – un autre agent de sécurité.

Je l'observe en haussant les sourcils. Non seulement il est désagréable, mais en plus de ça il me regarde de haut... Tout ça parce qu'il est un peu plus grand que moi !

Attends un peu qu'Adonis arrive, qu'on rigole.

Il doit me prendre pour une de ses groupies bizarres ou je sais trop quoi.

« Laisse-là passer. » grommèle à son tour la voix familière d'Adonis, qui vient d'apparaître derrière lui, encore en costume et tout transpirant. « C'est ma sœur. »

Je vois l'homme perdre un peu de sa superbe en entendant les mots de son actuel employeur, avant que ses lèvres se plissent d'inconfort et qu'il s'écarte.

« Allez-y... » il souffle, presque à contre cœur.

Je ne peux retenir un rictus en passant à côté de lui, car je vois bien qu'il n'est pas tout à fait content de savoir que je ne suis pas juste une fille bizarre à foutre dehors. Il croyait pouvoir faire le caïd et me traiter comme les videurs de boîtes de nuit du monde réel ? C'est raté !

Être un agent de sécurité compétent n'implique pas d'être désagréable ! Je suis un petit peu agacée, mais ce sentiment disparaît bien vite lorsque j'arrive à la hauteur d'Adonis, dans le sombre couloir menant aux loges des artistes. Celui-ci a maintenant reçu une serviette propre de la part de quelqu'un du staff et s'éponge le visage en reprenant son souffle.

« Salut Adonis. » je lance, avec un petit sourire, alors qu'il ouvre la porte menant à l'arrière.

« Je savais pas que tu venais. » il note de sa voix toujours froide et distante.

Mais je sais bien que c'est un bon gars, qui a simplement du mal à exprimer ses émotions. A ce jeu-là, il est encore pire qu'Hélios par moment, si bien que je me demande s'il parviendra un jour à avoir une copine dans ces conditions. Décidément, si ce n'était pour Thésée et sa tendance à baisser son pantalon partout, la descendance de la famille Redfield serait particulièrement en danger !

Entre moi et les garçons... Atlas et Calliope ne sont pas aidés.

Heureusement qu'ils sont jeunes et n'attendent pas forcément de voir leurs petits-enfants dans l'immédiat !

« Je voulais te faire la surprise. » je réponds, amusée, alors que je me baisse pour passer sous son bras tendu qui me tient la porte, pour entrer dans une grande pièce avec des canapés et des tables basses et donnant sur plusieurs portes affublées de noms.

Adonis m'emboîte le pas lorsque je m'avance vers celles-ci, ne pouvant pas s'empêcher de me scruter, l'air quelque peu inconfortable. Je sais pourtant qu'il n'est pas mécontent que je sois là, malgré les apparences. D'après le caractère que je lui connais, je dirais qu'il est simplement stressé de voir ce que je vais bien pouvoir dire de son activité ou de l'endroit où il travaille.

« Tu aurais dû me dire... » il marmonne, en m'invitant à m'asseoir sur le canapé, alors que quelques personnes de l'équipe passent par là et nous regardent avec attention.

« C'est rien, non ? » je rétorque, m'amusant un petit peu de son malaise. « Je suis là, c'est ce qui compte. »

Il ne réponds rien et se contente d'un bref hochement de tête, avant que j'ouvre les yeux en me rappelant quelque chose et que je farfouille dans mon sac pour en sortir mon téléphone portable.

« J'envoi un message à Thésée pour lui dire que t'es là. » je réponds à la question silencieuse d'Adonis, qui a prit place à côté de moi.

« Il était encore inquiet, c'est ça ? »

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant