Chapitre 31 - Le pot aux roses

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« Mais c'est quoi ce cirque ?! » tempête une voix de l'autre côté du mur.

J'ouvre mes paupières encore collées en grommelant.

Mais bordel, il se passe quoi ?

Lorsque je m'éveille avec difficulté, j'ai mal à la tête et j'ai l'esprit en vrac. Je suis exténuée et j'ai l'impression d'être passée sous un camion. J'ai la bouche pâteuse, l'esprit embrumé et la sensation que mes paupières pèsent une tonne.

« Tia ! » continue à appeler la voix qui est légèrement étouffée.

Qu'est-ce que c'est ?

Qui crie comme ça de si bon matin, comme s'il venait de découvrir un putain de cadavre en plein milieu du salon ?

Je grommèle, soupirant lourdement en me frottant les yeux, dans l'espoir que la fatigue qui s'écrase sur moi disparaisse.

« Tia ! » continue la voix, que je crois reconnaître, dans mon état semi-conscient.

Je vais le tuer.

Agacée d'être réveillée en plein milieu de mon sommeil profond, je serre les dents et pousse sur mes avant-bras pour me lever, la figure enfarinée et les yeux à demi-clos. Dans le noir, je ne vois pas grand-chose, mais je parviens quand même à distinguer le contour du plaid que j'ai traîné jusqu'ici la veille et dans lequel je m'empresse de m'emmitoufler avant de tituber jusqu'à la porte de ma chambre. De l'autre côté, j'entends des bruits de portes, des jurons et des marmonnements. La personne qui est là s'agite depuis tout à l'heure, comme si la maison était en feu.

« Tia ! » il hurle encore plus et cette fois-ci, je pousse violemment la porte du pied avant de passer la tête dehors.

« Putain Thésée, mais c'est quoi ton problème ?! » je tempête, fermant brusquement les yeux de concert en me trouvant aveuglée par la lumière du soleil qui perce par les fenêtres.

Eh oui... C'est lui qui s'époumone en appelant mon nom depuis tout à l'heure.

Le temps que la douleur de mon passage sous la lumière s'estompe, je glisse la tête sous mon plaid, sans pour autant oublier d'entrouvrir l'œil droit pour essayer de deviner où se trouve mon frère, qui hurle à la mort comme une femme à qui on aurait volé son sac à main, en plein milieu du salon.

Je ne distingue que sa silhouette un peu floue à côté du canapé, mais cela me suffit pour le pointer – à peu près – du doigt, en fronçant les sourcils.

« T'es sérieux de faire autant de boucan à cette heure-ci ?! » je hurle à mon tour, sans faire cas du fait que tout le voisinage pourrait nous entendre, étant donné que notre sportif préféré a ouvert toutes les fenêtres.

« Il est presque midi, je te signale ! » répond-il sur le même ton, visiblement agacé lui aussi.

Je soupire en l'entendant, maintenant bien plus réveillée qu'il y a quelques secondes. Alors que mes yeux s'accoutument enfin à la lumière, je le vois se tenir devant moi, dans ses habits de sport, comme s'il n'avait même pas pris le temps de se changer avant de faire un scandale dans une maison vide. Il a les cheveux en bataille et le souffle court, donnant l'impression que ça fait plusieurs minutes qu'il courrait partout.

« Et alors ? » je grommèle, croisant les bras en le toisant d'un air mauvais. « Moi je dors ! »

Il fait aussitôt la moue, visiblement mécontent de me voir réagir ainsi.

Je ne sais pas ce qu'il a encore, mais je suis sûre que c'est quelque chose de stupide.

Thésée est une drama queen en puissance, qui fait toujours une montagne d'un minuscule tas de sable. Malgré tout, je sens bien qu'il faut que je me calme, car je risque encore de dire des choses qui dépassent ma pensée et de le regretter ensuite.

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant