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Alessio

Instantanément, une fois que le dernier ait franchis le seuil de la sortie, Nino prit son téléphone et le porta à son oreille en s'éloignant de nous. Je le vis faire de grand geste pour expliquer la scène que nous venions de vivre. Les personnes autour de moi reprirent leur souffle qu'ils avaient stoppé par peur de se faire remarquer. L'homme chauve en bout de table de Charlie se leva et arriva au niveau de Juliann, ils se mirent à discuter en chuchotant des choses que je n'étais pas capable d'entendre, en réalité je n'entendais rien, ma vue était brouillée, mon souffle bloqué dans ma trachée, et mes pieds semblaient ancrés au sol. J'étais en colère, j'avais été incapable de l'aider, de la protéger et de la mettre en sécurité. La femme qui hantait mes pensées depuis maintenant sept ans s'était fait enlever par le deuxième homme que je détestais le plus sur cette terre. Et moi, je n'eu aucun pouvoir sur ça. Et ça me rendais fou, parce qu'elle avait eu raison, raison de s'éloigner de moi. Elle avait prédit ce qui pourrait se passer, et elle avait vu juste, alors même qu'elle avait pris la meilleure décision pour elle et la pire pour moi.

« Tu ne pourras pas constamment me protéger, je suis en danger si je reste avec toi. Et ce n'est pas la vie que je désire. »

Une voix vint me sortir de mon état second.

— J'ai eu ton père au téléphone, il nous envoie des renforts et des hommes. On va la retrouver, je te le promets. Me rassura Nino, une main posée sur mon épaule.

— Il l'a mise à genoux, et lui a mis son flingue dans la bouche. PUTAIN. Hurlai-je.

Je pris alors un verre et le balançai à travers la salle. Les yeux ronds des personnes installées sur la table à coté de laquelle le verre explosa me fixèrent, et le silence se fit à nouveau dans la pièce.

— On attend encore cinq minutes et on sort. Ajouta Nino, sans revenir sur ce qui venait de passer. Il faut que tu gardes ton calme, tu dois tout mettre en œuvre pour nous aider à le retrouver le plus vite possible. On a besoin de toi tout entier Ales.

Il avait raison, je ne pouvais pas fauter une deuxième fois. Elle méritait que je sois entièrement à disposition pour la sauver. J'essayai de calmer ma respiration chaotique, tandis que Nino rassemblait nos hommes qui étaient aller voir les autres clients du restaurant pour s'assurer que tout le monde allait bien. Nino avait pris le relais sur les directives à donner et les décisions à prendre, et c'était aussi pour ça que je le considèrais comme mon frère, il me connaissait par cœur et savait quand je n'étais pas en état de réfléchir. Ces cinq minutes firent parties des plus longues de ma vie, et une fois passées, mon équipe et moi nous jetâmes à l'extérieur, mais sans nous surprendre, plus personne n'était présent.
Les renforts ne mirent pas longtemps à arriver, cinq voitures débarquèrent en fond de cinquième jusqu'à nous, une quinzaine d'hommes sortirent équipés de la tête aux pieds, ils ouvrirent les coffres qui eux étaient remplis à ras bord d'armes en tout genre. Le problème, c'est que nous n'avions aucune idée d'où est-ce qu'ils avaient pu l'amener, et rien qu'à l'idée d'y penser ça me fit bouillir de rage.

— Ton père tente de joindre Franscesco, je l'ai eu au téléphone, il est vraiment en colère. Me confia Juliann.

— Qu'il fasse vite, plus on perd du temps, plus eux en auront pour lui faire du mal.

Les minutes passèrent et toujours pas de nouvelle de mon père, nous attendions, devant le restaurant, les passants, eux, changeaient de trottoir en nous voyant armés jusqu'aux dents. Et moi, je tournai en rond, essayant d'évacuer toute ma frustration.

Allé papa, s'il te plait...

Nino revint en courant vers nous, la mine lourde. Ça ne sentait pas bon.

— J'ai eu ton père, il a discuté avec Fransceco, et apparemment il n'était pas au courant de la descente de son neveu et de sa petite équipe de fiote dans le restaurant. Tout ça n'a pas été prémédité. Il tente de joindre Andrea pour le ramener à la raison.

— PUTAAAAAAIN ! Hurlai-je en frappant de ma main gauche la voiture en face de moi.

Ok, ça c'était idiot.

— Excusez-moi... Nous interrompîmes l'homme qui était assis à côté de Charlie au restaurant.

Mon regard meurtrier le fit bégayer un instant.

— ACCOUCHES ! Lui assenai-je

— Ales STOP ! Grogna Nino. Monsieur dites-nous ?

— J'ai récupéré son... son téléphone. Charlie l'avait caché sous sa serviette de table. Je ne sais pas si vous pouvez vous en servir pour la retrouver, mais ça peut vous aidez... bredouilla l'homme.

Je pris le téléphone qu'il me tendit, l'écran s'alluma automatiquement. Les premières choses que je vis sur son écran verrouillé furent trois messages en attente d'un certain Charly, et en fond d'écran, une photo d'elle accompagné d'un homme et d'un petit chien. Cela ressemblait grandement à une photo de famille, et je sentis mon cœur se serrer.

— Il...il est verrouillé, mais peut être avez-vous des hommes qui seraient capables de faire sauter le mot de passe... Ajouta l'homme chauve d'une quarantaine d'année. Vous allez la retrouver hein ?

— Bien sûr monsieur, on est sur le coup. On vous la ramènera en vie c'est promis. A qui avons-nous à faire ? Répondit Juliann d'une voix calme et assurée.

— Je suis Ulrich, et je suis le collaborateur de Charlie, nous travaillons avec les équipes de l'IREN.

Il semblait réellement s'inquiéter pour Charlie. Il avait presque les larmes aux yeux et semblait essayé de se contrôler, mais dans son regard j'ai pu voir la peur qui le rongeait de l'intérieur. Je m'en voulais de mettre emporter contre lui, mais je ne contrôlais que très peu de choses chez moi à cet instant.
Je fixais l'écran du téléphone, comme si celui-ci allait finir par me parler.

1130...

Je tapai le code, puis le téléphone se déverrouilla instantanément.

Ok beauté, tu as mis notre date de rencontre comme code de verrouillage, j'apprécie et on aura l'occasion d'en rediscuter. Mais en attendant pourquoi tu voulais que j'y ai accès ? Qu'est-ce que je dois y trouver ?

L'icône « localisation » apparue sous mes yeux, et j'ouvris l'application sans trop d'espoir. Elle était partie sans rien sur elle mis à part une robe qui dévoilait un peu trop ces jambes. Soudain je me rappelai qu'elle avait attaché ces cheveux, sans réelles raisons valables. J'appuya sur l'onglet « appareils » et je vis qu'un airtag était connecté et se trouvait dans un lieu situé à une trentaine de minutes du centre de Naples ou nous nous trouvions.

Ok, c'est une championne.

— J'ai l'adresse m'écrai-je, la position vous a été partagé, on se met en route. MAINTENANT ! Ordonnai-je.

Stelle T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant