38 ~ Tu m'as brisé en premier

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Charlie


A écouter: You Broke me First - Conor Maynard

Le reste du trajet s'était passé dans le silence le plus total. Mon esprit avait du mal à retrouver la paix, mes membres tremblaient, j'étais encore sous le choc de ce que je venais de vivre. Malgré tout, la main d'Ales enlacée à la mienne me rassurait un peu. Il était là, j'étais en sécurité avec lui.
Il se gara, l'entrée de la villa des Stelleti était remplie de voitures de luxe. Tout le monde était encore là, ils devaient nous attendre. En sortant de la voiture, Ales s'approcha de moi.

—   Ça va aller ?

Je lui souris timidement, je n'en n'étais pas réellement sûre, pourtant il allait bien falloir. Il attrapa alors ma main, puis nous dirigea vers l'entrée. Au moment ou il poussa la porte, des cris si firent entendre.

—   BRAVO ! S'écrièrent de nombreuses personnes.

Antonio s'approcha de nous, sourire aux lèvres, et ma colère monta d'un cran. Tous les regards étaient fixés sur nous. Son fils lui tendit le contrat signé, et celui-ci pour la première fois depuis mon arrivée, eut un geste d'amour en le prenant dans ces bras. Ales sembla surpris également puisqu'il ne lui rendit pas son accolade. Mais lorsqu'il s'approcha de moi, dents apparentes, je lui lançai mon regard le plus noir et je le contournai, lui faisant comprendre que je ne voulais pas de geste affectueux. Je me rendis vers le bar, esquivant toutes les personnes que j'aimais et qui attendais de rentrer en contact avec mon regard.

—   Un rhum coca s'il vous plait.

Le serveur se hâta, et me servit ma boisson rapidement. Je la pris et la bu cul-sec. Je reposai le verre vide, puis me dirigeai sur la terrasse principale, sous les yeux hébétés des invités. J'entendis Antonio vanter les mérites de son fils.

—   Et en plus il nous ramène le contrat avec la Riviera !

Les invités crièrent pour féliciter leur star du jour, d'autres applaudirent, et moi je serrai la mâchoire. Ce soir j'avais failli une fois de plus mourir, pour un foutu contrat ou alors était-ce pour autre chose ? La Comorra étaient-ils la pour la Riviera ? Ou pour moi ? Cette question me triturait l'esprit, j'avais besoin de savoir ce qu'ils me voulaient, et alors que j'avais demandé à Antonio de se renseigner, il ne m'avait toujours pas rapporté un seul début de réponse. Moi, je venais de risquer ma vie pour ces affaires.

—   Boucle d'or ?

Je ne me retournai pas, vissant mon regard sur la vue de Naples, tentant de bloquer les larmes qui menaçaient de couler. Gabriel s'approcha de moi, et posa sa veste de costume sur mes épaules. Il se plaça à coté de moi.

—   Tu as été incroyable ce soir.

Je ne répondis rien. Dans cet état, je savais que le moindre mot sortant de ma bouche pouvait me faire craquer. Puis je me rappelai. Je me rappelai qu'il m'avait menti hier concernant son entrée dans la mafia Steletti. Je me rappelai que l'homme qui m'avait kidnappé m'avait raconté exactement la même histoire que celle qu'Alessio m'avait décrite lorsqu'il m'avait expliqué comment Gabriel avait intégré leur organisation.

—   Je ne sais pas si je dois te croire. Puisque me mentir est ton occupation principale.

Mon ton était cinglant. Voila la vraie Charlie, celle qui rendait coup pour coup, celle qui voulait blesser, autant qu'elle l'avait été.
Il leva un sourcil dans ma direction, mais je ne lui accordai aucun regard.

—   Comment tu as intégré la mafia Gabriel ?

C'était une question qui n'attendait aucune réponse, puisque je la connaissais déjà. Il soupira.

Stelle T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant