Charlie
Vidée.
J'étais vidée.
Sonnée.
Lessivée.
Mes larmes n'avaient pas arrêté de couler depuis que j'avais entendu ce claquement de porte. Toute ma journée d'hier défilait constamment en boucle dans ma tête. Mon échec cuisant à l'IREN, le PUB, mon erreur avec ce fils de chien de Stelleti. Tout.
— Tiens. Bois ça, ça va te faire du bien.
Juste après être sortie de sa chambre, j'avais filé sous la douche pensant me laver de mes pêchés, puis j'étais allée réveiller Eléa. Je m'étais effondrée dans ces bras, et elle était restée avec moi tout le reste de la nuit, sur cette terrasse. Elle était restée à mes côtés, et elle m'avait écouté pleurer sans dire un mot.
— Je veux rentrer chez moi. Balançai-je entre deux sanglots. Je-je ne veux plus être ici...
Elle se cala de nouveau à coté de moi, emprisonnant ma main entre les siennes, et elle me scruta de son regard émeraude.
— Et abandonner ton projet ? Tu vas le laisser gagner ?
J'étouffai un rire glauque, alors que des larmes continuaient à couler de mes yeux gonflés.
— Je suis qu'une sombre merde...
La jolie rousse me releva la tête pour me forcer à la regarder dans les yeux.
— Alors là, je t'arrête tout de suite. La sombre merde dans l'histoire, c'est lui, et lui seul. Je ne comprends pas comment il a pu faire ça putain. Tu lui as donné ce qu'il attendait le plus, ce qu'il convoitisait depuis ton arrivée... Pourquoi ?! Pourquoi il se comporte comme un putain d'idiot ?! D'ailleurs... Je ne sais pas ce qui me retient de ne pas aller lui en coller une à ce chien de merde.
Je lui souris timidement, elle semblait beaucoup plus en colère que je ne l'étais. En réalité, la colère n'était pas le sentiment prédominant qui me rongeait de l'intérieur, mais le dégout de moi, de lui, de ce que je venais de vivre, de ce que je venais de faire, la culpabilité d'avoir céder pour finalement me faire piétiner, la peur de ce que mes actes allaient avoir comme conséquences, la tristesse d'avoir trompé le seul homme qui m'avait toujours respecté.
— Je... Je ne suis même plus décisionnaire de mon propre projet... J'ai tout perdu Eléa. Ma vie a basculé au moment ou j'ai mis un pieds en dehors de cet avion.
Elle se releva, tourna sur elle-même, elle semblait chercher ces mots. Son visage était ravagé par la colère qu'elle ressentait, elle était crispée, à deux doigts d'exploser.
— Ecoutes moi bien ma belle. Me dit-elle en s'agenouillant face à moi. Je crois dur comme fer à l'adage qui dit que tout ce qui ne tue pas rend plus fort. Alors, maintenant que je t'ai laissé pleurer pendant des heures, tu vas relever la tête, aller te maquiller et t'habiller comme la queen que tu es. Puis tu vas te rendre à l'IREN et remettre ces misogynes de merde à leur place. Ce projet c'est le tien, tu as tout construit de A à Z, alors tu vas aller récupérer ce qui te revient de droit. Ne laisse pas tomber tous ces gens qui ont confiance en toi, et roule sur ceux qui se dressent devant toi.
Elle était douée. Mais surtout, elle avait raison. Je pouvais accepter de tout perdre, mais pas sans mettre battu comme une lionne avant ça. Je replantai cependant mes yeux rougis dans les siens.
— Et avec Alessio je fais quoi ? J'ai plus envie de voir sa sale gueule de merde.
— T'as pris du plaisir tout à l'heure ? Parfait. Charly reste l'homme avec qui tu vas te marier dans un ans. Alessio n'est qu'une petite erreur dans ta longue et belle vie. Fais ressortir la bad bitch qui est en toi, et dieu sait qu'elle n'attend que ça. Et montres lui que tu ne ressens rien si ce n'est de la pitié pour sa personne. Finalement, c'est lui qui s'est mis à genoux devant toi et pas l'inverse. Finit-elle par un clin d'œil.
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Stelle T1
RomansCharlie Roy avait pour but de marquer le monde à jamais. Alessio Stelleti avait été élevé pour reprendre l'empire de son père. Ils vont se retrouver des années plus tard, et tout remettre en question...