26 ~ Jeu dangereux

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Charlie

J'étais trempée, de la tête aux pieds. J'avais fini par accepter la situation, et j'avais décidé de me laisser vivre. Après tout depuis une semaine j'étais dans une bulle hors du temps, ce n'était pas réellement ma vie et mon cœur avait de lui-même accepté de vivre pleinement ces moments. Pourtant mon cerveau lui lançait quelques pics de remord. J'avais franchi une barrière et j'avais autorisé Alessio à rompre la promesse qu'il m'avait fait il y a sept ans, la promesse qui me gardait en sécurité face à mes désirs jusque-là.
Il avait dû se décoller contre son gré de moi et suivre Juliann pour aller discuter avec un groupe de personne. Nous n'étions pas seulement là pour profiter de la soirée, il fallait qu'ils fassent leur travail également. Le vide qu'il avait laissé en enlevant sa main de ma hanche me donna la chair de poule. Eléa s'était placée mes côtés tout sourire, elle avait tout vu, mais je n'étais pas mal à l'aise. Nino lui s'approcha de moi et passa son bras autour de mes épaules pour m'attirer contre lui et déposer un baiser sur mon front. Il semblait vouloir me rassurer quant à mon comportement, me dire que c'était normal d'avoir craqué.
J'étais trempée, il fallait que j'aille me rafraichir.
Je m'excusai auprès de mes amis et demandai à Eléa la direction des toilettes.

Je pris alors le chemin qu'elle m'avait indiqué et je remarquai qu'Alessio me suivis des yeux. Je lui lançai alors un regard lourd de sens accompagné d'un sourire un peu trop aguicheur, mais j'étais incontrôlable. J'ouvris la porte des toilettes et je m'appuyai à l'évier fasse au miroir.

Putain à quoi tu joues Charlie...

Trois filles étaient à côté de moi, elles discutaient à voix basse. Je fermais les yeux pour reprendre mes esprits, et j'enclenchai le robinet de l'eau froide. Quand soudain je n'entendis plus rien, les filles s'étaient tues, et lorsque je portai de nouveau mon regard dans le miroir je le vis, derrière moi, le regard perçant.

— Dehors. Ordonna-t-il aux trois filles qui ne se firent pas prier.

Il se rapprocha lentement de moi tout en gardant ses yeux ancrés dans les miens à travers le miroir. Mon cœur battait vite, trop vite. Et putain, j'étais trempée. Je finis par me retourner pour lui faire face. Il appuya ces mains de part et d'autre de mon corps, et il vint coller son front contre le mien. Nos respirations s'entremêlèrent, elles étaient chaotiques. Je posai ma main sur sa joue, et l'autre lui attrapa le col de sa chemise, dans le même temps il m'attrapa par les hanches pour m'asseoir sur le meuble. Il se fraya sans difficulté un chemin entre mes jambes, ces mains toujours sur mes hanches.

Ils devraient vérifier l'aération de cette pièce, on manque d'air ici.

Nous restions quelques secondes sans bouger, le souffle court, et puis mon téléphone, que j'avais posé en arrivant sur le meuble, vibra. Nos regards dévièrent vers l'écran, c'était un message de Charly. C'était le destin qui venait de me parler, et la douche froide fut instantanée. Je ne pouvais pas faire ça, je ne pouvais pas lui faire ça. Je le vis déglutir, nos regards s'étaient très vite raccrochés, mais il enleva lentement ces mains de mon corps.

— Je... Je ne peux pas aller plus loin. Bafouillai-je.

Il ferma les yeux une fraction de seconde et déglutit une nouvelle fois.

— Je prendrai ce que tu peux me donner, au moment où tu veux me le donner. Me répondit-il calmement. Mais s'il te plait, ne t'éloignes pas de moi...

Je passai lentement mes doigts sur son cou, en faisant les contours de son tatouage.

— Je ne bouge pas. Lui dis-je faiblement.

La tension était redescendue, pourtant on continuait lui comme moi à se dévorer des yeux. C'était tout ce que je pouvais lui donner, je ne franchirai jamais la limite, même si je m'amusai avec telle une funambule qui risquait de tomber du mauvais côté.

Stelle T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant