10 ~ Course contre la mort

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Alessio


J'avais pris le volant de la voiture, mes hommes étaient revenus bredouille et j'étais dans une colère noire. Nino et Juliann, eux, roulaient en motos, ils nous ouvraient le chemin en faisant se décaler les voitures qui se trouvaient sur notre route. Le compteur de vitesse affichait 120km/h en plein centre-ville de Naples, j'ouvrais la voie à la voiture de derrière dans laquelle était Charlie, inconsciente. Le GPS annonçait encore dix minutes de trajet jusqu'à la villa, nous y serions dans cinq minutes maximum.
Quand nous éotions arrivés sur les lieux, Charlie était enchainée à une croix en bois, sa robe complètement déchirée, presque nue. Son sang coulait à flot de la blessure qu'il lui avait fait en bas du ventre.

Mais qu'est-ce qu'il cherchait ?!

Il y avait du sang de partout, sur ces jambes, son visage, et une énorme flaque à ces pieds, une vraie scène de Saw. Malgré tout elle avait tenu bon, elle était en vie, faible mais en vie. Sa blessure semblait profonde mais je n'étais pas sûr, je n'avais pas pu garder les yeux dessus, je ne pouvais pas supporter ça. J'aurai dû être à sa place, c'est moi qui aurais dû ressentir toute cette douleur. Je ne savais même pas si ce qu'elle avait vécu était réellement vivable pour un être humain. Mais encore une fois, elle nous avait donné une leçon, on pouvait les rabaisser autant que l'on voulait, on pouvait les faire se sentir comme des moins que rien dans notre monde aujourd'hui, pourtant, c'était elles les plus fortes. Les femmes. Bien plus fortes que n'importe quel homme réunis sur cette planète.
En arrivant dans le parc de la villa, je me garais sur le côté de la cour pour laisser toute la place à la voiture de derrière. Quatre hommes en blouse blanche nous attendaient déjà avec un brancard, mes parents et ma sœur se trouvaient sur le parvis, le regard angoissé, je cru même que ma sœur pleurait.
La voiture du médecin s'arrêta au plus près du brancard, et la tout se passa très vite. Ils sortirent Charlie, inconsciente, son visage était d'un blanc morbide. Ana cria son prénom et s'élança vers les hommes, mais Juliann la retint de son bras.

—   Je veux la voir ! Lâche-moi ! Se débâtit-elle

—   Laisse les médecins s'occuper d'elle, Ana. Lui répondit calmement Ju

—   Elle est en arrêt cardiaque, on l'amène en salle d'opération ! Préparer 300mg d'adré', il faut qu'on la choque. S'écria Alan, notre médecin attitré.

Mon cœur s'arrêta aussi, Ana porta ces mains à la bouche, comme pour retenir le cri d'effroi qu'avait causé l'annonce du médecin. Ils s'élancèrent alors en direction de la salle d'opération que nous avions aménagée il y a quelques années au sous-sol, en cas de situation comme celle-ci. Je n'avais jamais eu besoin d'y aller en sept ans, et elle, en moins de trois heures elle s'y retrouvait déjà, presque morte.
Les minutes qui suivirent, semblèrent hors du temps, j'étais absent, tout était ma faute, si elle n'en sortait pas vivante je ne m'en remettrais pas.

—   Allons-nous mettre à l'intérieur, la seule chose que nous pouvons faire maintenant c'est attendre. Nous dit Juliann en s'adressant à ma sœur et moi.

Je pris alors la direction de la porte d'entrée, suivis d'Ana, Juliann et Nino. Mes hommes eux étaient restés en ville au cas où ils retomberaient sur un homme du clan d'Andrea. Ils avaient pour ordre de le ramener en vie, je m'en occuperai personnellement. Arrivé à la hauteur de mes parents, ma mère me prit instantanément dans ces bras. Son étreinte me redonna un peu de baume au cœur. Quant à mon père, lui, ne m'adressa même pas un regard, il prit la direction du salon sans un mot. Il m'en voulait, je le savais, et je m'en voulais aussi. Sortir sans nos armes était une idée idiote. Il m'avait toujours appris à anticiper les mauvaises situations, et donc, à toujours avoir une arme sur moi au cas où. Dans notre métier, ce genres d'interventions que nous avions vécues ce soir arrivaient plus souvent que l'on ne le pensait, et il fallait toujours être prêt à y faire face, or ce soir on ne l'était pas et c'est Charlie qui en payait les conséquences. 
Soudain, une voix nous sortit tous de nos pensées :

Stelle T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant