Alessio
Cela faisait deux heures qu'elles s'étaient enfermées dans la nouvelle chambre de Charlie. On les entendait parfois rire, parfois s'étonner. Je savais qu'elles avaient du temps à rattraper et voir ma sœur si heureuse me réchauffait le cœur. Mais j'étais putain de jaloux.
Être jaloux de sa propre sœur, t'es vraiment perdu mon pauvre.
Seulement, j'avais tout un tas de choses à lui dire moi aussi, des questions en suspens depuis sept ans. Je voulais lui raconter à quel point son départ m'avait brisé et à quel point je me sentais seul sans elle. Tout ce temps, je pensais que la revoir un jour me permettrait de m'exorciser de cette relation, en lui crachant tout ce que j'avais sur le cœur. Pourtant quand elle fut la, dans les parages, à seulement quelques mètres de moi, je restais muet, incapable de sortir le moindre mot. Et elle, elle faisait comme s'il ne s'était jamais rien passé entre nous, comme si nos cœurs n'avaient jamais été en fusion, et comme si nos corps n'avaient jamais fait qu'un. Elle ne m'accordait pas la moindre attention, en tout cas pas autant qu'a Juliann ou à Ana. Ils avaient le droit de lui parler, de la toucher, et moi j'étais là, bête et muet.
« Je te demande de ne plus jamais m'approcher, promets le moi. »...
— Ca va mec ? Me demanda Gabriel en me rejoignant sur la terrasse principale.
J'hochai la tête en guise de réponse et lui réclamai une clope lorsqu'il sorti son paquet de sa poche.
— Quelqu'un t'a fait bouffer ta langue ? Tu n'as pas dit un mot depuis l'arrivée de la petite blonde. Rigola-t-il. D'ailleurs... En parlant d'elle... Elle est quand même sacrément bonne, je crois que je vais tenter ma chance.
Bonne ?! C'est la raclée que je vais te mettre qui va être bonne.
J'allumais la cigarette et la portait rapidement à mes lèvres. Je pris une grande bouffée de nicotine et je recrachai la fumée dans sa direction ce qui le fit tousser.
— Elle a un mec. Répondis-je. Donc oublies.
— Je suis pas jaloux, moi je veux juste... Tu sais quoi...
Il finit sa phrase en mimant sa pensée. Mes muscles se tendirent à la vue de son mime et encore une fois ma colère prit le dessus. Je l'attrapai par le col de sa chemise parfaitement repassée et le plaquai contre la baie vitrée. La collision de son corps contre le verre entraina un bruit sourd qui attira tous les regards. Ma mère laissa échapper un cri de stupeur en voyant dans quelle posture se trouvait Gabriel.
— Tu l'oublies. M'exclamai-je. Est-ce que je suis assez clair ?
— Alessio lâche le tout de suite ! Hurla ma mère.
Gabriel hocha la tête en guise d'approbation, mais ça ne m'était pas suffisant. Savoir que s'imaginer en train de la baiser lui avait effleurée l'esprit me rendait fou. Je desserrai légèrement ma prise et il reprit son souffle, mais une idée me vint à l'esprit alors que je voulais marquer le sien. Mon regard s'assombrit et un sourire malsain vint se dessiner sur mes lèvres entre lesquelles j'avais coincé ma cigarette. Ses yeux s'arrondirent lorsqu'il comprit que je n'en n'avais pas tout à fait finit avec lui. Je repris la cigarette de ma main libre, et vins lui écraser lentement dans le creux de son cou. Il hurla au contact de fraise encore incandescente et un sentiment de soulagement envahit mon corps.
— Mais t'es malade ! S'écria-t-il
Je le relâchai et en relevant la tête je les aperçu, les trois femmes de ma vie. Ma mère et ma sœur était cote à cote une main sur la bouche, outrées par la scène à laquelle elles venaient d'assister et Charlie avait les bras croisés et me fusillait du regard.
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Stelle T1
RomanceCharlie Roy avait pour but de marquer le monde à jamais. Alessio Stelleti avait été élevé pour reprendre l'empire de son père. Ils vont se retrouver des années plus tard, et tout remettre en question...