Stelle T1

22 ~ Ultimatum

Charlie

La journée était passée à une vitesse folle. Les gars n'étaient pas rentrés et Ana m'avait envoyé un message pour me dire qu'elle sortait boire un verre avec des amis. J'entendis huer à l'extérieur, ce qui m'encouragea à fermer l'ordinateur. Je me servis un verre d'eau que je bu d'une traite, et m'élançai vers l'enclos situé en plein milieu à l'extérieur de la villa. Une fois dehors, l'air chaud vint caresser ma peau, je fermai les yeux pour profiter de cette sensation de bienêtre quelques secondes. Un des chevaux présents dans l'enclos souffla ce qui attira mon attention. Ils étaient quatre, mais lui était le plus beau, entièrement noir, sa carrure était impressionnante, il était élancé et semblait encore très sauvage. Je m'infiltrai dans l'enclos en marchant lentement. Un premier cheval s'approcha de moi, ils étaient tous très beaux et d'une couleur différente, celui qui vint à ma rencontre était gris nuancé, sa crinière, sa queue et le bas de ses pattes étaient plus foncés, le reste de son corps variait du gris clair au blanc. Lorsqu'il arriva à ma hauteur je tendis ma main lentement afin qu'il fasse ma connaissance, il ne fut pas longtemps pour qu'il baisse la tête signe qu'il me donnait l'autorisation de le caresser. Je marchais un peu pour aller à la rencontre des autres, ils semblaient tous apaisés. Je m'approchai de celui qui avait une robe dorée, il était d'une élégance folle, fin et raffiné, il se laissa lui aussi caresser sans rechigner, j'eu même le droit à quelques coups de tête pour m'inciter à continuer. Mais le plus intrigant de tous était celui dont la robe était noire. Il ne s'approchait pas des autres, et semblait m'esquiver, je me dirigeai alors lentement vers lui et lorsque son regard croisa le mien, il se cambra et hua ce qui me fit reculer instantanément.

—   Oh... Je ne te veux aucun mal, tu veux bien me laisser m'approcher ? Tu es incroyablement beau.

Il souffla encore une fois et s'en alla dans la direction opposée au galop.

—   C'est un Frison ! S'écria une voix grave derrière moi.

Je me retournai et j'aperçu Antonio, qui se rapprochait de moi.

—   C'est une race qui date de l'antiquité romaine, il est un peu craintif au premier abord, mais il est très gentil lorsqu'il connait la personne. Bon, seul Alessio n'a pas peur de le monter, il est encore jeune et donc un peu fou parfois.

—   Alessio monte à cheval ? Rigolai-je

Il rigola en retour, puis me prit dans ses bras.

—   Votre week end s'est bien passé ? Lui demandai-je

—   C'était ressourçant, mais c'est toujours le cas lorsque je me retrouve avec ma sublime femme.

Je souris en pensant à ces deux-là, je les avais toujours connus ensemble, et plus le temps passait plus ils semblaient amoureux l'un de l'autre.  Fortuna était l'adoucissant de ce grand monsieur au regard dur, Alessio lui ressemblait de plus en plus en vieillissant, la même carrure imposante, la même dureté sur leur visage.

—   Tu te plais ici ? M'interrogea-t-il un léger sourire aux lèvres.

—   Je serais compliquée si je te répondais non, rigolai-je.

Il me sourit, puis me scruta un instant, son regard se fit plus doux.

—   Je suis désolée que tu ais dû vivre ça Charlie. Mais saches que je suis très content que tu ais accepter de rester parmi nous le temps de ton séjour ici. Et je crois que je ne suis pas le seul, depuis que tu es là l'ambiance est plus agréable ici.

—   C'est pas comme si tu m'avais laissé le choix en même temps, ironisai-je.

—   T'es vraiment dure en affaire, pour ça tu n'as pas changé. J'ai des appels à passer, Fortuna est dans la cuisine. Et tu peux monter à cheval quand tu le désires, tous les équipements sont dans la petite grange au fond du pré.