Charlie
Il était l'heure. Je me trouvais devant l'IREN, les mains dans mon pantalon de costume. Eléornor était statique à mes côtés, c'était elle qui m'avait accompagné, les gars n'étant pas rentrés de leur voyage d'affaire. Je fixai le bâtiment, le regard conquérant. Les battements de mon cœur accéléraient au rythme des secondes qui s'écoulaient. La réunion allait commencer dans moins de cinq minutes.
Aujourd'hui, j'allais faire face à ce contre quoi je me battais depuis mon entrée dans le monde professionnel, les vices de l'argent. Je savais que ce moment arriverait tôt ou tard, mais la mort de mon père m'avait appris que même en se préparant aux choses les plus terribles, finalement, nous n'étions jamais prêts à les affronter le moment venu.
Je soupirai, et j'entrepris d'entrer dans le bâtiment.
Il est l'heure.
Je passai devant différentes personnes sans réellement les voir, mon cerveau avait prit le relais en mettant mon cœur en pause, et j'avançai machinalement jusqu'à la salle de réunion. J'ouvris la porte, les regards se braquèrent sur moi. Je me stoppai un instant, la mâchoire crispée, je voulais observer chacun des visages présents, chaque geste et chaque réaction, il fallait que je sache en qui je pouvais avoir confiance pour aujourd'hui. En balayant la salle, je vis des visages inquiets, d'autres en colère, certains paraissaient tout de même détendus.
Je m'assis sur la chaise à coté de mon associé qui me sourit, alors que Jose lui, avait le regard dans le vide.
Eléonor s'installa sur une chaise au fond de la salle pour avoir une vue sur tout le monde, puis elle me lança un regard qui mêlait confiance et courage.Sur l'écran projeté au mur, je vis les visages de mes équipes à Lyon, avec Juliette en première ligne, elle avait un stylo dans la main, qu'elle mordillait pour tenter de faire passer son stress.
— Bon, très bien, nous sommes au complet. Commença Jose. Comme vous avez dû l'apprendre, l'investisseur nous retire la moitié de son don, soit 7 millions d'euros. Nous ne pouvons donc pas continuer sur la lancée sur laquelle nous étions. Nous allons devoir revoir nos ambitions à la baisse. Ulrich et moi-même avons organisé cette réunion pour entendre vos différentes idées. Je vous laisse alors vous exprimer.
Ulrich et moi-même... Connard.
Le silence retomba dans la pièce, le même qui sonnait à Lyon à l'autre bout de l'écran. Les têtes se baissèrent, alors que le micro se mit à raisonner dans toute la salle.
— Vous allez virer des gens du projet ? Demanda Hugo, un jeune que j'avais embauché moi-même en France.
Ulrich se racla la gorge et mon regard sévère l'assaillit.
— Non. Répondis-je froidement.
Je me levai, de manière à prendre plus d'espace.
C'est ton projet Charlie, c'est toi.
— Nous ne virerons personne. Repris-je. D'ailleurs j'aimerai que tout ceux qui ont baissé la tête il y a quelques secondes, la relève s'il vous plait.
Mon ton était confiant, je ne bafouillais pas. Chacun d'entre eux la releva comme je l'avais demandé, et tous posèrent leur regard sur moi.
— Un jour, une personne m'a dit que rien n'y personne n'était assez fort pour me faire baisser la tête. Sachez que c'est pareil pour vous. On est tous ensemble, dans le même bateau. Et ce bateau, il n'appartient pas qu'à moi, ni même à Ulrich ou encore Jose, il vous appartient à vous tous. Et je ne sais pas si vous connaissez l'adage qui dit qu'un capitaine de quitte pas le navire même lorsqu'il est en train de sombrer, ici c'est pareil. Personne ne va partir.
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Stelle T1
RomanceCharlie Roy avait pour but de marquer le monde à jamais. Alessio Stelleti avait été élevé pour reprendre l'empire de son père. Ils vont se retrouver des années plus tard, et tout remettre en question...