Alessio
J'avais posé ma main sur sa cuisse, et j'effectuai de petits à-coups avec mes doigts pour la réveiller lentement.
Raté.
Elle ouvrit les yeux dans un bond qui me fit moi aussi sursauter. La respiration saccadée, elle semblait tenter de se libérer de ce cauchemar dans lequel elle se trouvait. Ses yeux bleus se posèrent sur moi, et je pus y lire toute la détresse qu'il y avait en elle. J'aurai aimé qu'elle me raconte, qu'elle se confie, qu'elle me parle de ce qui la rongeait. Je voulais l'aider, je voulais la soulager. C'était trop dure de la voir souffrir comme ça.
Mais je savais que ce n'était pas le moment. Je savais que pour l'instant elle ne souhaitait pas être aidée.
Je ne dis pas un mot, lui tendant silencieusement ma main pour qu'elle s'y accroche de toute ses forces. Je savais que dans ce genre d'état la seule chose qui pouvait aider était le fait de se sentir ancré sur terre, j'étais pareil.
Elle attrapa mes doigts, et les serra si fort que j'en eu mal au ventre. Elle avait rebraqué son regard sur la route, et sa respiration commençait lentement à se calmer. Nous restions de longues minutes silencieux, j'attendais qu'elle décide elle-même de briser ce silence.
— Je dors depuis longtemps ?
Mon regard se détourna une demi-seconde sur elle puis, se rebraqua sur la route.
— Un peu moins d'une heure. Il nous reste encore 45 minutes de trajet.
Elle regarda le GPS de la voiture, puis je vis ses yeux s'écarquiller lorsqu'ils se posèrent sur la vitesse à laquelle nous roulions.
— T'avais peur de rester enfermer trop longtemps avec moi dans une voiture ou quoi ? S'exclama-t-elle.
Je laissai un petit rire s'échapper de mes lèvres en secouant la tête.
Tu crois pas si bien dire.
— Je peux te poser une question... ? Continua-t-elle avec un timbre de voix moins serein.
J'hochai la tête et déglutis, je n'aimais pas la tournure que prenait cette conversation.
Rendors-toi c'est mieux en fait.
— Pourquoi... Pourquoi tu me demandes toujours de te supplier ? Quand on...
Tous mes muscles se crispèrent sans que je ne puisse rien contrôler, jusqu'à mes doigts sur la peau de sa main, et je sentis son regard interrogateur me dévisager.
— Parce que ça m'excite. Répondis-je nonchalant.
Elle roula des yeux en soupirant, et lorsqu'elle tenta d'enlever sa main de la mienne, je la retenus fermement.
— Parce qu'un jour quelqu'un a tenté de m'expliquer que « non » voulait parfois dire « oui » ... Repris-je d'une voix faible. Alors je me dis que l'inverse doit être vrai. Que parfois un « oui » peut cacher un « non ».
J'aperçu ces sourcils se froncés lorsqu'elle reposa son regard sur mon visage, alors que je tentai de dissimuler ce que moi aussi je cachai au fond de moi.
Quand tu me parleras, je le ferai moi aussi.
— Tu fais donc te supplier toutes les filles que tu baises ? Me questionna-t-elle agacée.
Intérieurement, j'aimais la voir comme ça, j'aimais qu'elle soit jalouse, possessive, j'aimais qu'elle me montre à quel point elle voulait que je ne sois qu'à elle. Ce me faisait du bien, de voir que je comptais encore un peu. Mais je savais qu'elle avait besoin d'être rassurée, alors c'était pour moi le moment de lui donner un petit aperçu de tout ce que je renfermai.

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Stelle T1
RomanceCharlie Roy avait pour but de marquer le monde à jamais. Alessio Stelleti avait été élevé pour reprendre l'empire de son père. Ils vont se retrouver des années plus tard, et tout remettre en question...