36 ~ Aveux - Round 1

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Charlie

Je rejoignis ma chambre, perdue dans ma propre bataille contre mon cerveau pour tenter de m'enlever ces images de la tête.

Comment ça a pu m'échapper ? J'ai toujours cru que bosser au FBI pouvait être une reconversion intéressante...

En arrivant, je me hâtais à me déshabiller pour enlever mes vêtements toujours trempés, puis j'enfilai rapidement le tee-shirt que j'avais emprunté à Nino en guise de pyjama. Puis je m'assis sur mon lit, tentant de remettre toutes mes idées en place.

Bordel, contre le lavabo...

Quelques minutes plus tard, quelqu'un toqua à ma porte, alors que je n'avais pas bougé d'un centimètre.

L'heure des explications a sonné.

— Entre.

Juliann passa sa tête en premier, pour tâter le terrain, et lorsqu'il vit mes yeux déborder de questions, il finit par entrer et refermer la porte derrière lui. Il vint s'asseoir à côté de moi, sans réellement oser poser son regard sur moi, il préférait fixer le mur blanc en face de nous. Nous restâmes quelques secondes silencieux, attendant chacun que l'autre débute. Mais j'avais cette foutue impression qu'aucun de nous n'osait aborder le sujet. Finalement, ce fut lui qui décida de mettre fin à ce mutisme affligeant.

— Ça fait longtemps que je voulais t'en parler.

En fait, je crois que je ne veux pas d'explications !

— Mais tu t'es dit que je ne te croirai jamais donc tu as préféré que j'y vois de mes propres yeux ?

Mon ton était à la fois cynique et taquin, un talent dont seul moi avait le secret. Je l'entendis expirer bruyamment, puis il releva légèrement les épaules.

— Je ne savais pas comment aborder le sujet...

Bah je sais pas moi, t'aurai pu essayer un truc comme « Salut Charlie, tu es très belle aujourd'hui, tiens au fait, je baise la petite sœur de mon meilleur pote, A+ ».

— Ça fait combien de temps ?

Je posai ma question en braquant mon regard sur lui.

— 2 ans.

PARDON ????????

— Et Ales ?

— Il ne le sait pas.

Merci Sherlock ! J'avais pas deviné !

— Tu comptes lui en parler quand ?

Il releva les yeux vers moi, un rictus au bout des lèvres.

— Quand j'aurai décidé que ma mort sera venue ?

Bonne réponse.

Un petit rire s'échappa de mes lèvres, mon regard sur lui se fit plus doux. Je voyais bien qu'il était mal à l'aise, et je devais l'avouer, j'étais légèrement déçue qu'il ne m'en ait pas parler avant. Lui et moi avions la fâcheuse habitude de ne rien se cacher à l'époque. On se racontait tout, dans les moindre détails, ce qui nous amenait souvent sur des discussions parfois un peu osées. Je comprenais difficilement pourquoi il me l'avait caché. Puis en y réfléchissant plus calmement, sept ans s'étaient écoulés. Nous n'étions plus les mêmes personnes aujourd'hui, et c'était moi qui avais décidé de couper tous les ponts, alors je ne pouvais pas lui en vouloir.

— Tu ne dis rien ? Souffla-t-il.

— Je suis déçue de moi-même. Je n'ai pas réussi à retrouver toute ta confiance pour que tu puisses te confier.

Stelle T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant