19 ~ Doré

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Charlie

Je m'asseyais sur le bord du lit, toujours en massant le cou qu'il avait meurtri. Je venais de lui reprocher de ne pas avoir briser la promesse qu'il m'avait fait après l'avoir laissé car il m'avait menti sur l'origine de sa famille. La villa était silencieuse, seule ma respiration encore saccadée se faisait entendre, je n'avais pas eu peur de lui, jamais je n'aurais peur de lui. Il ne me ferait aucun mal, peu importe l'état dans lequel je pouvais le mettre. Il n'avait d'ailleurs pas serré mon cou si fort que ça, mais suffisamment pour me montrer qu'il était furieux.
Quelqu'un frappa à la porte, j'hésitais un instant à lui proposer de renter, je ne savais plus si j'avais vraiment envie de passer la soirée avec du monde. La porte s'ouvrit doucement après mon absence de réponse, et je vis Ju passé sa tête dans encadrement.

— Je peux entrer ? Me demanda-t-il amicalement

J'hochai la tête pour lui répondre positivement, il s'avança vers moi, s'assit à mes coté et il posa ses bras sur ces cuisses, recroquevillé il fixait le mur en face de nous.

— Vous avez tout entendu ?

— Les murs sont épais mais pas assez pour résister à la tornade Chales ! Rigola-t-il

Je rigolai en retour, la tornade « Chales » était un mélange de nos deux prénoms, et c'est comme ça qu'il nommait toutes nos querelles mais pas que...

« — La tornade Chales a encore frappé cette nuit, faites moins de bruit la prochaine fois, je n'ai pas pu dormir, et vous m'avez presque donné envie de me branler.

— Il faut bien que quelqu'un te prouve que faire jouir une fille c'est possible. »

Alessio et moi ne nous étions jamais cachés de rien, sauf quand nos parents étaient présents, le reste on s'en foutait, enfin il s'en foutait. J'avais toujours été un peu mal à l'aise que des gens puissent m'entendre crier peu importe les raisons, mais lui ça l'amusait, il aimait que l'on m'entende, c'est ce qui l'excitait, et il était doué pour arriver à ces fins.

— Tu veux en parler ? De ton père je veux dire...

— Il est mort, il n'y a rien de plus à ajouter. Répondis-je désabusée.

— Mon cœur... Pourquoi vous vous êtes engueuler ?

— Parce qu'il était au courant. Et qu'il n'a jamais chercher à me contacter. Parce que c'est qu'un putain d'égoïste. Et moi aussi.

Je relevai mes yeux encore emplis de larmes vers lui.

— Toi aussi ? Tu savais ?

Il soupira, puis planta ces grands yeux bleus dans les miens.

— Oui. Mais tu n'as pas le droit de nous en vouloir. C'est toi qui as coupé tous les ponts. C'est toi qui as voulu cette situation.

— J'avais peut-être bien fait finalement. Crachai-je, mesquine.

— Mon cœur...

— Ne m'appelle pas comme ça ! Tu n'as pas le droit de me donner le surnom de l'organe qui te fait vivre alors que toi non plus tu n'as pas été là au moment ou j'en ai eu le plus besoin ! Sors de cette chambre.

Je me levais du lit, et le foudroyai du regard. Ma colère était si vive que le seul moyen que je trouvai de l'exprimer était de repousser toutes les personnes que j'aimais. C'était ça l'effet qu'avait la mort de mon père, en plus des insomnies. Mais lui, il n'était pas comme Alessio. Juliann détestait le conflit, et il ne réagissait jamais au quart de tour. Il posa ces yeux doux sur moi en se levant. Je cru un instant qu'il allait lui aussi s'en aller, alors que mon cœur appelait à l'aide. Mais il n'en fit rien, il se rapprocha lentement de moi, les mains en avant me suppliant de me calmer.

Stelle T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant