17 ~ Cheffe de projet

1.6K 60 6
                                    

Charlie

Nous avions pris la route depuis une dizaine de minutes. Nino était rester silencieux, il fixait la route devant lui. L'institut se trouvait à tente minute de la villa, un peu plus avec les bouchons.

—   Tu penses à quoi ? Lui demandai-je curieuse

—   A beaucoup de chose en réalité.

—   Développe ?

Il me regarda alors que j'arquais un sourcil.

—   Je crois que je suis amoureux. Lâcha-t-il sèchement.

Je me tournai vers lui avec un immense sourire aux lèvres et je sautillai sur mon siège pour laisser sortir toute l'excitation qui m'habitait à ce moment précis. Lui fuyait mes grands yeux écarquillés.

—   Amoureux... Tu veux dire que t'as des papillons dans le ventre quand elle n'est pas loin ? Genre elle te manque dès qu'elle n'est plus dans la même pièce que toi ? Genre...

Il hochait la tête en rigolant pendant que j'énumérais tous ces sentiments que l'on pouvait ressentir dans ce genre de moments. Je me stoppai un instant pour fixer mes doigts sur lesquelles j'étais en train de compter. Mon esprit divagua, mais je revins vite à la réalité.

—   Comment elle s'appelle ? Je veux la rencontrer !

—   Ola ! Du calme commissaire Roy. Je... Je ne sais pas. Bafouilla-t-il. Le truc c'est que je ne suis pas vraiment avec elle... Et... J'ai couché avec deux nanas il y a quelques jours. Je m'en veux terriblement.

—   Idiot.

Il baissa la tête pour approuver ce que je venais de lui balancer. Il s'en voulait déjà assez. Mais c'était plus fort que moi, il fallait que je comprenne.

—   Pourquoi essayer de tout gâcher alors que ça n'a même pas réellement commencé ? Je veux dire... Tu n'es pas tombé amoureux entre ta soirée animée et aujourd'hui si ? Tu ne lui as même pas dit ce que tu ressentais et tu te comportes déjà comme un connard. Lui balançai-je mauvaise.

Qui es-tu pour juger qui que ce soit Charlie Roy ?

Il rigola amèrement, je venais de le vexer, je le lu dans le regard noir qu'il me lança.

—   T'es bien placé pour donner des leçons de moral toi. Tu vas bientôt te marier mais t'es incapable de t'éloigner d'Ales. Tu fais la sainte, alors que t'es la pire de nous tous réunis. Tu joues avec mon cousin, puis tu dis des mots doux à ton mec quand tu l'as au téléphone. Tu ne sais pas ce que tu veux et tu reproches la même chose aux autres ? Regarde-toi dans une glace avant d'ouvrir ta bouche. T'as peur de ce que tu ressens actuellement quand Ales est dans la même pièce que toi. Je suis sûr que tu n'as même pas eu une vraie conversation avec lui pour mettre les choses aux claires. Mais c'est peut-être parce que tu ne veux pas qu'elles soient claires ? J'ai bien vu la tête que tu as tiré quand tu parlais de tout ce qu'on ressentait lorsqu'on est amoureux. Tu ressens la même chose mais tu ne sais même plus pour lequel des deux.

Outch. Dans ta gueule Charlie.

Je l'écoutai bouche bée. Il venait de me clouer sur place. Il avait raison sur la plus grande partie de sa tirade. Je venais de retrouver Alessio, et de me rendre compte en même temps qu'il faisait toujours autant vibrer mon corps, mon cœur et mon âme. Pourtant, j'étais persuadée d'être folle amoureuse de Charly. C'était lui l'homme de ma vie. Ou est-ce que j'essayai de me persuader de ça ? Un sentiment de dégout fit se hérisser mes poils, du dégout pour moi-même...
Je le fixai un instant, des éclairs dans les yeux. Puis je décidai de ne pas riposter. Avec le temps j'avais appris à ne pas répondre lorsque j'étais en colère. J'avais une fâcheuse tendance à vouloir blesser les gens autant qu'eux venaient de le faire par pure vengeance. Je rendais dix coups par coups reçus et pour arriver à mon but j'étais capable de dire les pires horreurs sans vraiment les penser. La maturité que j'ai acquise avec les années m'avait appris que lorsque les mots avaient passé la frontière de tes lèvres, il était impossible de faire marche arrière.
Je décidai de me caler dos à lui contre la portière de manière à pouvoir observer le paysage par la fenêtre.

Stelle T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant