Charlie
6h02.
Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. Comme souvent, mais cette fois c'était pire. J'avais cogité, sans arrêt. Alessio était parti avec Nino hier soir, ils ne nous avaient pas dit où ils allaient. Tout ce que je savais c'était que Nino n'avait pas l'air dans son assiette. Et lorsque je les avais entendus rentrés, je n'étais pas allée rejoindre Ales dans sa chambre, j'avais besoin d'être seule, de réfléchir. Mais j'avais trop réfléchi et maintenant j'étais épuisée.
Je suis toujours épuisée.
J'étais sur le fauteuil du salon, un café à la main, et j'attendais, sans rien faire, je fixai le mur devant moi, et j'attendais. Comme si la solution à tous mes problèmes allait tomber du ciel, ou peut-être qu'ils s'envoleraient d'eux-mêmes, je ne savais pas. Mais j'étais épuisée. Et en colère. Et je me demandais... Si je n'avais jamais accepté de faire ce projet ? Si j'étais restée à ma place, si j'étais rentrée dans le moule ? Si j'avais décidé de ne pas être l'héroïne que j'avais toujours voulu être ? Si je n'avais pas cru que je pouvais sauver des vies rien qu'avec mon cerveau ?
Mais avec des « si » on refait le monde Charlie.
Le problème, c'était que moi, à cet instant précis, le monde, j'avais envie de le détruire. Comment j'en étais arrivé là ? Moi cette jeune femme, pleine de volonté, persuadée que le monde pouvait encore changer, sûre qu'à mon échelle, à ma façon, je pourrais laisser mon empreinte à jamais ? Aucune idée.
A force de mentir, tu en arrives à te mentir à toi-même. Tu as toujours haï l'être humain et ce qu'il représentait Charlie. Ouvre les yeux, finalement, tu n'es pas mieux qu'eux.
Andréa.
Je te déteste.
Je te tuerai.
Des bruits de pas me sortirent de mes pensée, lorsque je tournai la tête, je vis Alessio arrivé, le visage fermé. Il me lança un regard vide, et se dirigea vers la cuisine.
— Bien dormi ? Lui demandai-je pour entamer la conversation.
J'entendis le bruit de la machine moudre les grains de café.
— Non.
J'eu un léger mouvement de recul, surprise par son changement d'humeur alors qu'hier nous étions restés collés jusqu'à son départ avec Nino.
— Quelque chose ne va pas ?
Il s'approcha, une tasse de café dans les mains, sans expression. Puis lorsqu'il riva son regard, je me figeai.
— Tu étais ou cette nuit ?
— En plein tournois de ping pong ! Répondis-je du tac au tac en levant les mains en l'air hébétée face à cette question stupide. Dans ma chambre, tu voulais que je sois où ?
Il sortit une cigarette de son paquet, puis me tourna le dos.
— Il est là le problème Roy. Tu n'étais pas dans la mienne.
Puis il sortit sur la terrasse, après avoir balancer ça, comme s'il était mon unique centre d'attention, comme si je n'avais pas d'autres choses à gérer plus importantes que son petit égo mal placé vexé que je n'ai pas dormi avec lui cette nuit.
Alors je me levai, pour aller le confronter. Parce que j'étais comme ça, et que quand j'étais en colère, j'aimais que la terre entière le soit aussi. Parce que je n'aimais pas me sentir seule, alors j'allais crier, pour l'énerver, comme ça je ne serais plus seule. Et puis, j'avais bien quelque chose en tête.
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Stelle T1
RomanceCharlie Roy avait pour but de marquer le monde à jamais. Alessio Stelleti avait été élevé pour reprendre l'empire de son père. Ils vont se retrouver des années plus tard, et tout remettre en question...