9 ~ L'entrepôt - Round 1

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Charlie

Le trajet m'avait semblé durer une éternité. Une fois dans la voiture, deux hommes m'avaient attaché les mains et bandé les yeux. J'étais restée de marbre, mais en réalité j'avais rarement autant flippé de ma vie. Après de longues minutes, je sentis que la voiture s'arrêta, et je fus soulevée violement pour sortir de la voiture. Lorsque mes pieds touchèrent la terre ferme, mon angoisse se renforça, je ne voyais rien, et je ne pouvais pas bouger les bras, je ne gérais rien et j'avais horreur de ça.
Autour de moi, personne ne parlait, j'entendais des bruits sourds de métaux, et de nombreux bruit de pas, tout le monde semblait savoir ce qu'il avait à faire et aucun mot ni sons ne sortaient de leur bouche.

Après quelques secondes immobiles, quelqu'un m'attrapa les mains qui étaient attachées dans mon dos et me poussa pour que j'avance.

— Doucement sale brute, je ne vois pas où je mets les pieds. M'énervai-je.

L'insolence.

L'homme ne répondit rien et continua à me guider.

— Attache la ici, et ensuite tu peux prendre ta pause je prendrai le relais. Ordonna une voix, que je reconnue instantanément.

C'était la voix de l'homme qui avait osé me mettre à genoux devant toute la clientèle du restaurant, et surtout devant mes collaborateurs. Des frissons parcoururent l'entièreté de mon corps et ma gorge ne s'assécha rien qu'à l'idée de repenser au gout métallique du flingue qu'il avait inséré dans ma bouche.
L'homme qui me tenait toujours par les mains, me libéra de la corde qui commençait à meurtrir mes poignets, et me chuchota :

— Tu bouges, tu meurs.

Ça a le mérite d'être clair.

Je me massais les poignets, quand soudain il m'attrapa une première main, et la bloqua à l'aide d'une...

Une menotte ?

Il attrapa rapidement la deuxième, à qui il réserva le même sort à l'opposé de la première. J'étais enchainée, les bras en l'air, et plaquée contre un objet qui me semblait être en bois. Brutalement, je me retrouvai pendue par les bras, et un cri m'échappa. Encore une fois, je ne touchais plus terre.

Qu'est-ce qu'ils me font ?

Des mains attrapèrent mes chevilles et les bloquèrent de la même manière que mes poignets. Je formais une croix humaine. Les jambes écartées, je me sentais impuissante face à ce qui allait m'arriver. L'homme m'enleva enfin ce qui m'empêchais d'utiliser mon cinquième sens. Je du plisser des yeux tant la lumière m'aveugla. Lorsque ma vue s'habitua à cette nouvelle luminosité à laquelle elle était confrontée, je scrutai la pièce dans laquelle j'étais, un entrepôt. Vide et poussiéreux, seuls des sacs étaient entassés à un endroit, le bruit des pas de chaque homme résonnait tant la pièce était grande et dépourvue de meubles.

J'ai déjà été accueillie mieux que ça.

Mon regard se dirigea alors sur ce sur quoi j'étais maintenue et un rire nerveux m'échappa. Une putain de croix de saint-André, ils m'avaient accroché à une putain de croix BDSM.

En temps normal, ça ne m'aurait pas forcément déplu j'avoue.

Machinalement, mes membres se mirent à gesticuler dans l'espoir de me détacher, mais je le savais, j'étais foutue, le jeu avait été pensé de manière que la proie ne puisse pas s'enfuir.

Andrea apparut dans mon champ de vision, un sourire vicieux sur le visage.

— Ça ne sert à rien de bouger comme ça, tu te fatigueras plus qu'autre chose. Me dit-il calmement.

Stelle T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant