Chapitre 48 : Le pardon

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Mardi 24 décembre 2029 – Sproul State Forest – Domaine Larkmîr

Van dormait profondément, lové entre les bras de Kadvael sur lequel il s'était entièrement allongé, quand quelqu'un toqua contre le battant. Le Maître Vampire repoussa doucement son amant, qui roula sur le côté en se recroquevillant dans la couverture, puis se leva et enfila rapidement des vêtements. Dans l'encadrement de la porte, à l'entrée de ses appartements, se tenait Éléonore.

— Je viens changer les bandages de Van, annonça-t-elle en entrant.

Kadvael la retint par le bras.

— Il se repose, lui dit-il. Tu peux revenir dans une heure ?

— Il est déjà dix-neuf heures, il est si fatigué ? (Kadvael afficha une expression coupable.) Ah oui, d'accord. Vu son état, coucher avec lui n'était vraiment pas une bonne idée. Bon bah au moins, vous êtes réconciliés. J'en profite parce qu'il y avait quelque chose que je voulais te donner.

Elle fouilla dans sa sacoche en cuir et en sortit un petit bouton en métal, qu'elle lui remit.

— Je l'ai ramassé près de la base des Éveillés, ça appartient à l'homme qui disait être le directeur. Je pensais le remettre aux autorités pour leur faciliter les recherches et puis... Je ne sais pas, j'ai eu l'intuition que ça t'intéresserait aussi.

Kadvael fit rouler l'objet entre ses doigts, l'œil avide. Willbanks... Ce connard. S'il avait toujours son manteau sur lui, cet objet pourrait permettre de le retrouver.

— Tu as bien fait. (Il leva les yeux vers elle.) Accepterais-tu de m'emmener revoir ce voyant très bientôt ?

Elle haussa les épaules et sourit.

— Seulement si tu me payes un restau.

— Tout ce que tu veux.

Kadvael retourna voir Van et s'assit près de lui. Il se perdit quelques secondes dans la contemplation de son profil, à demi dissimulé par le drap. Il ne pouvait exprimer à quel point il était reconnaissant, lorsqu'il caressa doucement ses cheveux.

— Petit prince, il faut te réveiller. Éléonore va passer changer tes bandages.

— Mm, marmonna-t-il. Me lève... mal au cul.

Kadvael lui adressa un regard inquiet.

— Je t'ai blessé ?

Les yeux bleus tapissés de sommeil, s'entre-ouvrirent et se posèrent sur lui.

— C'est des courbatures.

— Tu pouvais directement le dire comme ça.

Van leva les yeux au ciel.

— Oh... ! Oui, pardon, grommela-t-il d'une voix rauque. Messire Solvmorläs, vous m'avez déboité les brioches.

Kadvael rit franchement.

— Je sens comme une pointe de moquerie.

— Si tu veux quelqu'un qui parle comme toi, change de mec... Pas la peine d'essayer de me changer.

— Van, enfin... Je suis désolé si je te reprends souvent, je vais faire plus attention.

— T'as plutôt intérêt. (Il lui jeta un regard ensommeillé.) Tu ne vas pas changer de mec, hein ?

Après un réveil difficile, un petit déjeuner ainsi qu'un passage éclair d'Éléonore qui changea ses bandages et vérifia ses runes, Van alla retrouver Kadvael, occupé à trier de la paperasse sur son bureau. Il s'assit sur le meuble juste à côté de lui et son amant abandonna les papiers pour le questionner des yeux.

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