Chapitre 35 : Relax

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Vendredi 20 décembre 2029 – sur la route

Les Rippers s'étaient levés à l'aube pour quitter Woolrich. Ils s'étaient rendus à Hepburnville pour faire le plein et remontaient vers Elmira, le plus loin possible de la base. Ils roulaient à présent vers l'État de New York, empruntant des routes moins fréquentées. Ce jour-là, Elizabeth conduisait et c'était Dean qui avait pris place à sa droite.

— On met la radio ? proposa-t-il.

Sur ce, il alluma et une musique du chanteur Mika intitulée « Relax, Take it Easy », se lança dans les enceintes du véhicule. Ravi, le brun se mit à chanter :

Where no one ever goes ! Ended up, on a broken train with... NOBODY I KNOW !

— Oh putain, geignit Anna en se pinçant l'arête du nez.

Son dépit grandit quand elle réalisa qu'Elizabeth s'était également mise à chanter.

But the pain and the longing's the same when you're dyin' ! (Alaric se pencha entre les sièges avant et se joignit à la chorale.) Now I'm lost and I'm screaming for help alone. (Van se redressa et chanta avec eux lorsque le refrain se lança.) RELAX take i-i-i-it eeeaaasy ! For there is nothing that we can do ! RELAX take i-i-i-it eeeaaasy ! Blame it on me or blame it on- !

« PAF ! » Le bruit sourd du choc s'accompagna d'un violent heurt qui fit dévier leur voiture. Elizabeth tourna brusquement le volant et évita de peu le fossé, elle se remit droite sur la route mais un second choc cogna l'arrière du véhicule et les secoua sauvagement. Derrière eux, un van noir leur collait au train et leur rentrait dedans volontairement.

— Ils nous ont retrouvés ! s'exclama Alaric.

— Accélère ! cria Anna.

Elizabeth enfonça la pédale et fit gronder le moteur. Le paysage défilait à toute allure par les fenêtres, ils avaient tous dégainé et chargé leurs armes de poing, l'ambiance avait brusquement viré à la tension généralisée. Les mains d'Elizabeth devenaient moites sur le volant, elle transpirait. Derrière elle, ses camarades se retournaient. L'un de leurs poursuivants sortit la tête par la fenêtre de son véhicule et visa le leur avec son arme.

— Le fils de pute ! jura Van.

Un premier coup de feu retentit et se planta dans le pare-choc arrière. Le blond sortit la tête de sa propre fenêtre et visa directement dans leur parebrise. « Pan ! » Le verre se fissura et leur poursuivant fit une embardée, secouant le type qui sortait le buste du véhicule comme un drapeau dans une tempête. Il se remit sur la route en vacillant, Van s'agrippait d'une main au bord de la fenêtre, violemment poussé en avant par le vent qui tabassait ses cheveux. Il tira une seconde fois et planta une balle dans leur capot. Son ennemi riposta et fit éclater le pneu arrière gauche, la voiture cabriola, Van manqua de tomber et sentit la poigne d'Alaric se refermer sur le bas de sa veste. Le van cahotait sauvagement sur son pneu dégonflé, Anna sortit la tête à son tour et tira dans le parebrise de leurs poursuivants qui, cette fois ci, éclata bruyamment. Malheureusement pour les Rippers, leur pneu dégonflé ne leur permettait pas de maintenir l'allure. La route s'élargit, le van ennemi se positionna à leur gauche, dévoilant un second véhicule. Anna leva son arme et planta une balle dans la carotide du gars assis dans le siège passager, mais une chasseuse assise à l'arrière ouvrit sa fenêtre et lui tira dans l'épaule. La douleur l'assaillit et la brune perdit l'équilibre. Alaric la tira à l'intérieur.

— Lâche-moi ! cria-t-elle.

— Tu saignes !

— J'ai dit : lâche-moi !

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