Lorena semble déstabilisée devant mon regard. Je suis sûr qu'elle doit ressentir mon émoi, et cela doit la mettre mal à l'aise. Mon esprit me dit de détourner les yeux mais je n'arrive pas à m'y résoudre.
" Tu es magnifique, je murmure dans un souffle à peine audible
- Tu es sérieux ?
- Absolument, tu es resplendissante, ajoutais-je avec plus d'assurance.
Elle m'adresse un grand sourire qui me fait fondre. Elle semble vraiment touchée et heureuse du compliment
- Tu n'imagines pas comme j'apprécie sachant que mon corps est couvert.
- Tu ne t'habilles pas souvent ainsi ?
Elle a un rire amer
- Jamais, je n'en ai pas le droit.
- Le droit ? Tu choisis bien ce que tu veux non ? J'ai la carte bancaire mais je ne dirai rien sur tes choix
- Je ne parle pas de toi mais du propriétaire de cette fameuse carte.
- Il t'impose tes tenues ?
Je suis scotché devant tant de contrôle et de machisme.
- Évidemment, tu penses vraiment que je me trimballerai à moitié nue et en talons aiguilles chaque foutu jour, quelle que soit la météo, s'il me laissait faire comme je le souhaite.
- Ce n'est peut-être pas le meilleur lieu pour discuter de ça mais comment t'es-tu retrouvée mariée à cet homme ?
Je n'arrive pas à comprendre comment elle a pu se retrouver dans cette galère, et encore moins comment un homme peut imposer à la femme qu'il a épousé de se geler les miches en hiver avec des habits trop courts.
- Au contraire c'est le meilleur endroit pour en parler. On va continuer à faire les boutiques et je te parlerai de moi si tu le souhaites, ici il n'y a pas à craindre d'être entendus.
- D'accord, avec plaisir. Tu devrais vraiment prendre cette tenue, j'ajoute en la détaillant de nouveau.
- Non il ne vaut mieux pas. Je voulais juste voir ta réaction lorsque je suis davantage moi-même.
- Je suis charmé, avouais-je.
Mince, c'est sorti tout seul, je vais la faire flipper. Mais elle rougit légèrement et esquisse un sourire gêné.
- Je me change, tu peux aller payer tout ça."
Elle me désigne une haute pile de vêtements, tandis qu'à côté il y en a une plus petite, qui n'a pas dû trouver grâce à ses yeux. J'obtempère et amène les achats en caisse. La vendeuse met les articles dans 2 grands sacs et je peine à retenir un cri lorsqu'elle me donne le montant. 25500 dollars ! C'est le salaire annuel de beaucoup de travailleurs américains. Tout ça pour quelques morceaux de tissus, de coutures et d'élastiques. Je la suspecte de dépenser le plus possible pour emmerder Gor. Lorena me rejoint une fois enfilée sa robe jaune et sa veste en cuir. Nous saluons la vendeuse qui nous remercie chaleureusement (tu m'étonnes, surtout que c'est une habituée si j'ai bien compris !).
Lorena m'emmène ensuite dans une boutique de chaussures, elle reste avec moi durant ses essayages, ce qui nous permet de reprendre notre conversation une fois le vendeur éloigné.
" Alors Lorena, dis-moi pourquoi tu es marié à Gor ? Demandais-je de nouveau
- J'espère ne pas faire de bêtise en te racontant la vérité. Tu sais qu'il me le fera payer très cher s'il apprend que je me plains de lui. Et je ne parle pas d'argent. Pourquoi devrais-je te faire confiance alors que tu lui a juré allégeance il y a quelques heures seulement ?
VOUS LISEZ
Sous couverture
RomanceJames est un jeune agent très prometteur du prestigieux FBI. Pour le bien d'une opération d'envergure, il doit infiltrer un gang très dangereux de San Francisco, aux mains d'un homme redoutable surnommé Gor. Alors qu'il doit faire sa place et trouve...