Mission réussie

1 1 0
                                    

Inutile car il est déjà trop tard. À cet instant la porte s'ouvre sur Grant, un de mes équipiers du FBI, arme au poing braquée devant lui.

" Jette ton arme, et face contre terre", hurle-t-il avant même que le chef de gang n'ait le temps de réagir.

Ce dernier fait volte face, et allongé sur le dos, il tente de tirer sur les policiers qui sont désormais 4 à le tenir en joug. C'est peine perdue car il n'a pas le temps d'appuyer sur la détente que deux balles l'atteignent. Il faut dire que ces gars sont très bien entraînés, j'en sais quelque chose puisque je suis l'un d'entre eux.

Je me relève promptement et arrache son arme des mains de Gor.

"Échec et mat, Coward !

Le gars est vivant, les collègues l'ont simplement blessé à l'épaule et au tibia. Une chance, car je n'aurai pas aimé qu'il meurt aussi facilement, avant d'avoir été jugé et de se savoir vaincu. Je suis particulièrement ravi de sa grimace choquée quand je prononce son véritable nom.

- Putain mec, c'était une sacré mission, me dit Ben en rentrant à son tour dans le local, me prenant dans ses bras pour une accolade. J'ai bien cru que tu allais y passer.

- Moi aussi, répondis-je en lui rendant son étreinte. Je vais pas être mécontent de retrouver un peu de tranquillité

- Tranquillité mon cul, rigole-t-il, tu vas te retrouver avec Rachel collée à tes basques, c'est à moi que ça va faire de la tranquillité, elle va arrêter de me harceler tous les jours pour savoir ce que tu fais.

- Sérieusement, belle gueule est une saloperie de poulet, enrage Gor de son ton marmonnant à cause de sa mâchoire brisée.

J'aurai envie de faire une danse de la joie en voyant la tête qu'il fait à cet instant. Mais pour l'instant je l'ignore, c'est ce qui doit le plus le faire bouillir de l'intérieur. Alors que les gars le menottent malgré ses blessures, je réponds à mon coéquipier

- A ce point ? Désolé pour toi, Ben, je ne pensais pas qu'elle réagirait ainsi

- Et moi je crois qu'elle en pince pour toi.

- Oh non, pitié !

- On en parlera plus tard, pour l'instant on a des méchants à enfermer et une tonne de paperasse à écrire.

- C'est pas faux", admis-je en le suivant dans le hangar.

C'est l'effervescence ici. Les coups de feu ont cessé mais font désormais place au ballet des hommes en uniforme escortant les Gorilles, bracelets aux poignets, jusqu'aux véhicules stationnés devant.

Certains corps sont allongés au sol, et j'entends déjà les sirènes des ambulances qui approchent pour les prendre en charge. Je ne prête même pas attention à leur nombre, peu importe combien sont blessés, combien sont morts, il n'y a aucun de mes collègues qui fait partie des victimes, et puis c'est enfin terminé.

Ça y est, je peux enfin respirer librement. Je ne me rendais pas compte avant cet instant, où j'ai compris que la mission se terminait sur une réussite, que je ne respirais plus à plein poumons depuis des mois. Un énorme poids s'est envolé de ma poitrine, et je me sens soulagé.

Je vois que deux agents ont été blessés, l'un semble avoir pris une balle dans le biceps, l'autre boite, mais cela me semble mineur. Je sors du hangar, appréciant la chaleur du soleil sur mon visage, et suis suivi par Gor, traîné de chaque côté par un agent du FBI. Il me paraît tellement misérable ainsi, couvert de sang, les mains entravées dans le dos, la mine défaite d'un homme fini. Je ne peux retenir le grand sourire qui passe la barrière de mes lèvres, en le regardant droit dans les yeux.

Sous couvertureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant