Retour à la réalité

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Quelques minutes plus tard, rhabillés et recoiffés, nous payons près de 30000 dollars de vêtements et accessoires, pris au hasard et nullement essayés. Nous quittons ensuite la boutique pour entrer dans celle d'à côté, une boutique de luxe d'une marque italienne. Alors que Lorena commence ses essayages, j'aborde un sujet sensible dont il faut qu'on discute.

"Lorena ?

- Hum, répond-t-elle distraitement

- Où étais-tu ces dernières semaines ?

- Ne gâchons pas cette journée. Rien ne doit altérer ma bonne humeur. Grâce à toi je me sens entière, je n'ai plus cette boule d'angoisse dans la poitrine qui m'enserre en permanence.

- Lorena, tu sais que ce qu'il y a entre nous...

- Ne dis rien de plus, s'il te plaît, je devine ce que tu vas dire et je ne veux pas l'entendre. Laisse-moi savourer mon moment de liberté, nous aurons bien le temps de nous poser des questions sur ce qui est possible ou pas, souhaitable ou non.

- D'accord, comme tu veux, concédais-je, mais il nous faudra évoquer certains sujets importants bientôt. Je ne vais pas supporter de te voir souffrir sans rien faire. Il faut aussi qu'on discute de ce que tu sais sur les affaires de ton mari, cela peut sûrement m'aider à avancer plus vite dans mon enquête. Et tu ne veux peut-être pas l'entendre maintenant mais j'aimerai aussi parler de ce qui nous attend une fois tout ça terminé.

- Je le sais bien, mais je ne veux pas encore descendre du nuage sur lequel tu m'as emmené.

À ses mots, touché en plein cœur, je l'étreins entre mes bras, déposant un baiser sur son front, à l'abri derrière le rideau. Décidément, les cabines d'essayage vont devenir mon endroit préféré !

- Très bien, c'est toi qui vois", répondis-je en la lâchant et en retournant à l'extérieur de la cabine.

Bien trop vite, nous rejoignons Rick, trois grands sacs à la main. Le chemin du retour se fait dans une ambiance sereine, et régulièrement la main de Lorena, assise sur le siège derrière le mien, rejoint la mienne, nos doigts s'entremêlent. Sans un mot, beaucoup de choses passent : de la tendresse, de la passion, des promesses aussi.

Ce soir je rentre chez moi heureux, même si je n'arrive pas à m'enlever de la tête qu'elle est retournée chez elle en compagnie de son mari, qu'il pose certainement ses mains sur elle. Il ne faut pas que je pense à ce genre de choses si je veux rester sain d'esprit. Je sors de ma voiture et regagne mon studio merdique. Une douche et quelques pilons de poulet engloutis à la va-vite plus tard, je m'affale sur le canapé et me mets à regarder un film débile à la télévision, qui parle d'un braqueur de banque repenti qui aide une jeune femme à voler un tableau qui lui avait été dérobé. Je dois m'endormir devant car lorsque je me réveille, il est pratiquement 3h du matin. Je me traîne sur les trois petits mètres qui me séparent de mon lit, me déshabille et me couche, me rendormant aussitôt.

Aujourd'hui c'est jeudi, et je dois préparer avec Gor la soirée dans laquelle je vais me rendre samedi afin de vendre et de me faire connaître chez les bourgeois comme un dealer de drogue de haute qualité. Je débarque vers 8h au QG, salue Diesel, le mastodonte qui garde l'entrée, qui me répond d'un simple grognement en hochant la tête. Au moins je ne suis plus fouillé depuis plusieurs jours ! Après une heure à la salle de sport, une douche express et quelques salutations aux gars que je croise, je rejoins rapidement Gor qui est dans son bureau avec Teddy, tandis que Zoé et Lorena sont assises autour d'une table dans le coin à droite. Elles semblent toutes deux profondément s'ennuyer, je me demande bien pourquoi Gor exige la présence de sa femme si ce n'est pas pour la faire participer. Et manifestement, vu la position des deux femmes, à l'écart, elles ne semblent pas être conviées à la conversation.

Sous couvertureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant