Le marché

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L'occasion se présente très rapidement lorsque Lorene fait son apparition en haut des escaliers. Alors qu'elle descend élégamment les marches, attirant les regards des trois hommes présents, moi compris, Gor détourne son attention de la conversation et la rejoint avant qu'elle ne soit arrivée en bas. Il lui chuchote quelque chose à l'oreille, une main possessive entourant sa fine silhouette. Je croise un bref instant son regard océan par dessus l'épaule de son mari, avant qu'elle ne baisse les yeux vers le sol en mosaïque, concentrée sur l'écoute de son cinglé d'homme. Sa mine reflète momentanément la surprise, le dégoût et la peur, ce qui m'inquiète quelque peu.

Lorena fait alors demi-tour, ses boucles souples se balançant dans le mouvement, et elle remonte rapidement les escaliers qu'elle vient pourtant de descendre, laissant une magnifique vue sur ses jambes nues et son fessier moulé à la perfection dans sa jupe à strass. Je remarque bien qu'Oscar n'a pas perdu une miette du tableau, et Gor non plus puisqu'il le remet directement à sa place

" Ici tu es chez moi, et c'est ma femme que tu reluques. Alors fais gaffe à tes manières, et on pourra faire affaire.

Oscar se contente d'opiner du chef mais je vois bien qu'il se contient de répliquer de manière cinglante. Pour un prédateur tel que lui, être traité de la sorte n'est pas admissible. Et si Gor pense avoir calmé ses ardeurs, il se fourvoie. Je pense qu'on contraire le challenge et l'interdit l'excite bien plus encore. Je le sais porté sur la pédocriminalité, et que trop bien à mon goût, mais j'ignore s'il agresse également des adultes.

Il faut que je prévienne au plus vite la femme que j'aime de ne jamais accepter de se retrouver seule avec lui, et de bien se méfier. Même le chef des Gorilles semble savoir qu'il est dangereux avec la gent féminine, et n'expose pas sa belle épouse comme il le fait d'habitude. D'ailleurs il monte alors rapidement les marches, sans doute pour la rejoindre, me laissant l'opportunité de discuter avec Oscar.

- Si on allait faire connaissance en discutant à l'extérieur, lui proposais-je, jouant son jeu et au cas où quelqu'un nous entende, humain ou micro.

- Avec plaisir, me répond-il avec son sourire hypocrite.

Je le précède pour sortir de la maison, je fais le tour du bâtiment pour découvrir le jardin sur l'arrière, qui est plus modeste que celui de la villa principale de Gor, mais qui est quand même de belle taille. Je m'éloigne du mur pour éviter les oreilles indiscrètes éventuelles, et Oscar me suit sans sourciller.

- Alors James, tu n'es pas content de me voir à ce que je constate, commence-t-il, sans se départir de son sourire

- Absolument, et j'aimerais terminer cette conversation au plus vite, alors vas droit au but

- C'est toi qui m'a demandé de te suivre il me semble, donc c'est à toi de me dire ce que tu veux, argue-t-il

- Je prends beaucoup sur moi pour ne pas éclater ta tronche d'enfoiré, alors ne me cherche pas trop, m'énervais-je. Dis-moi pourquoi tu n'as pas dit à Gor que tu me connaissais.

Il croise ses bras sur sa poitrine, conservant sa mine réjouie.

- Tu n'arrives pas à encaisser le fait que j'ai fait si peu de taule, admets-le, continue-t-il avec son air fier de lui.

- Arrête de contourner la discussion en viens-en au fait, je réplique à bout de nerfs.

- D'abord je veux que tu avoues que ça te fait chier au plus haut point de me voir dehors, alors qu'il t'as fallu plus longtemps pour me faire arrêter que le temps que j'ai passé en prison.

Je me concentre sur ma respiration, je sais qu'il teste mon self-control et je ne veux pas lui faire le plaisir de lui sauter à la gorge. Je tente donc de garder un semblant de calme, ce qui n'est pas une franche réussite. Je serre les poings, les dents, puis finit par répondre

Sous couvertureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant