Soirée chez les Miller

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Dans le véhicule que Gor nous a prêté pour l'occasion, une Mercedes coupé cabriolet blanche, Zoé et moi discutons de notre prétendue histoire commune tout en roulant vers la villa des Miller. Je m'appellerai donc Grant, et elle Monica. Nous nous sommes rencontrés il y a 2 ans à un séminaire sur les produits biologiques alors que je cherchais des contacts pour faire décoller mon entreprise de cosmétiques. Monica faisait partie de l'équipe organisatrice du congrès, et depuis elle a rejoint ma société en tant que consultante marketing, en même temps qu'elle a rejoint ma vie.

"Pour le reste on pourra improviser si besoin, me dit-elle, on est là pour vendre le la drogue, pas pour alimenter les discutions mondaines.

- Oui tu as raison, ça m'étonnerait qu'on s'intéresse plus que ça à nous, surtout vu le nombre d'invités.

- Je te préviens, aucune marque d'affection si ce n'est pas absolument nécessaire, dit-elle avec une moue dégoûtée.

- Ne t'en fais pas, je n'ai pas envie de mourir des mains de Teddy, et puis je ne suis pas intéressé.

- Tant mieux, répond-elle en reniflant dédaigneusement, allez c'est parti !"

En effet nous arrivons au bout de la rue où se tient la fête, et je vois d'ici le ballet des voitures, ainsi que la maison massive illuminée qui surplombe les hautes haies parfaitement taillées. Un voiturier s'avance vers nous lorsque je m'arrête derrière une Porsche 911 grise.

" Bonsoir, monsieur, madame. Puis je prendre vos noms s'il vous plaît ?

- Grant Sterman, et Monica Mendes, lui annonçais-je.

L'homme coiffé d'une casquette regarde rapidement sa liste puis acquiesce.

- Très bien, si vous le voulez bien, l'accès se fait par ici, dit il en désignant une allée piétonne entre deux haies, je vais m'occuper de garer votre voiture.

Je laisse le moteur tourner, ouvre ma portière, Zoé fait de même, et nous empruntons le chemin bordé de lanternes éclairées, juste à la suite du couple qui était à bord de la Porsche. La villa est splendide, très moderne, avec de larges baies vitrées sur l'avant au rez-de-chaussée et au premier étage. Le chemin contourne la gigantesque piscine à débordement dans laquelle une dizaine d'invités barbotent déjà, la plupart avec une coupe à la main. Je ne suis clairement pas dans mon élément, lorsque je vais à un anniversaire c'est plutôt ambiance bière et barbecue, mais je ne me sens pour autant pas mal à l'aise. Je suis dans mon personnage, je me tiens bien droit, le torse bombé, l'allure d'un homme dominant, arrogant, sûr de lui. Ma compagne pour la soirée est dans le même état d'esprit, je la vois regarder autour d'elle sans le moindre étonnement, ni la moindre curiosité. On dirait plutôt qu'elle est blasée, comme si elle avait déjà côtoyé tout le gratin de Sacramento trop souvent, et que le luxe lui était indifférent.

Je pose ma main sur sa taille pour attirer son attention, puis lui glisse à l'oreille en me penchant vers elle :

" On se retrouve plus tard, rendez-vous toutes les heures sur la terrasse.

- Ok", et elle part aussitôt vers la fameuse terrasse, où un groupe de musique joue des morceaux actuels, et plusieurs serveurs remplissent des coupes de champagne et des cocktails colorés.

Je regarde ma montre, 20h30, et part quant à moi vers le jacuzzi, qui se trouve en contrebas de la terrasse, à quelques mètres de la piscine. Je repère un groupe de très jeunes gens, sûrement à peine majeurs, qui sont déjà dans un état d'ébriété avancé vu l'heure. Plusieurs dizaines de verres sont alignés, vides, tout autour du bassin, et les 6 personnes rient à gorge déployée. Une des filles se lève, mais elle titube et perd l'équilibre, tombant a la renverse dans l'eau et éclaboussant tous les autres. Les rires redoublent d'intensité, la jeune fille émerge du bain à remous en toussant.

Sous couvertureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant