« Alors mon pote, comment tu vis avec ta nouvelle identité ? Me questionne Ben alors que nous sommes attablés, regardant la carte du restaurant.
- Franchement c'est très dur, plus que je ne l'aurai cru, avouais-je. Tu as dû voir tout ça dans mes rapports j'imagine. Mais d'un autre côté je suis tellement motivé à faire tomber ces criminels que je me suis fait à cette nouvelle vie d'une certaine manière.
Je tais volontairement la partie où je suis tombé fou amoureux de la femme du cinglé qui tient d'une main de maître l'organisation illégale.
- Chaw a accepté de me faire lire tes rapports, ouais, répond-il simplement.
Le silence se fait, je n'ose pas lui demander à quelle sauce je vais être mangé une fois cette affaire terminée par rapport au meurtre que j'ai commis. Je pourrai lui demander comment il va, demander des nouvelles de sa femme et de sa gosse, mais ce serait lâche de ma part, il me faut affronter la sentence.
- Alors, dis-moi ce qui m'attend ?
Mon coéquipier comprend immédiatement ce que sous-entend ma question et me répond :
- Pour l'instant Gibson et Stew n'ont pas encore tranchés la question, mais ne te fais pas trop de mouron, tu ne feras pas de prison. D'après ce que je sais, ajoute-t-il, tu risque surtout une suspension provisoire le temps qu'une enquête te mette hors de cause puisque tu as agis pour protéger ta couverture.
Je suis soulagé, même si je sais que j'aurais bien encaissé une nouvelle moins bonne, car j'ai confiance dans les décisions de ma hiérarchie. Benjamin Stew et Edward Gibson sont des hommes biens, intègres, et si leur décision est finalement de me faire faire un peu de taule, c'est que je le mérite aux vues de mes actes.
- D'ailleurs, nous sommes en train d'enquêter sur la comptabilité du vignoble français dont tu parlais dans ton rapport, et tu as vu juste, il y a du blanchiment là-dedans, me dit Ben d'un ton excité. Pour l'instant il faut encore qu'on creuse, les origines de certains fonds sont compliquées à tracer, et comme il est à l'étranger cela complexifie l'enquête mais on va y arriver.
- Génial, j'ai tellement hâte de coincer cet enfoiré et sa bande ! m'exclamais-je. Et de voir sa tête quand il saura que j'ai participé à sa chute.
- On en est tous là, et toute l'équipe est à fond, et grâce à toi on avance.
- Ça ressemble à un compliment ou je rêve, ironisais-je
- Ne t'emballe pas James, toi ou un autre, ce serait pareil ! me répond-il avec son fameux sourire en coin.
Ben est ce que l'on pourrait qualifier de bel homme : grand, brun, des yeux noirs charmeurs, un teint hâlé qui lui donne toujours bonne mine, et une musculature impressionnante. Il plaît beaucoup à la gent féminine mais n'a d'yeux que pour sa femme, Janice. Ils se sont connus au lycée et ne se sont jamais quittés depuis quinze ans. Leur mariage fait beaucoup d'envieux, moi je suis simplement content que ces deux là se soient rencontré et ait la chance de vivre leur amour comme ils le souhaitent.
Son sourire se veut moqueur, mais nous savons tous les deux que derrière les vanes, on tient réellement l'un à l'autre. Je ne le considère pas vraiment comme un ami, du genre de l'amitié que j'ai avec Rachel, mais c'est un collègue en or, et je sais que je peux compter sur lui, comme je serai présent pour lui en cas de besoin. Mais notre fierté nous freine et nous empêche de nous épancher, comme souvent dans le milieu de la police, et nous préférons blaguer plutôt que d'admettre la vérité.
Nous discutons de tout et rien une fois nos commandes servies, et je me rends compte que ce grand dadet m'avait manqué ! Il me donne des nouvelles de sa famille, des collègues, tandis que je mange mon hamburger.
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Sous couverture
RomanceJames est un jeune agent très prometteur du prestigieux FBI. Pour le bien d'une opération d'envergure, il doit infiltrer un gang très dangereux de San Francisco, aux mains d'un homme redoutable surnommé Gor. Alors qu'il doit faire sa place et trouve...