La fouille

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Je passe les heures suivantes à fureter dans la maison à la recherche d'une opportunité de fouiller le bureau du patron. Malheureusement aucune accalmie dans les allées et venues me le permet. J'assiste au départ d'Oscar, prié de partir par Gor, alors qu'il descend de l'étage où il a sûrement dû parler avec sa femme.

" Tu déconnes, mec, lui dit Oscar, tu vas pas me foutre dehors quand même ?

- Non ce n'est pas ça. Mais je te paye assez cher pour ce que tu vas faire alors concentre toi là-dessus, on reprend contact par tu sais qui juste avant que ça se passe. En attendant j'ai des choses à faire et tu ne fais pas partie du gang, je ne veux donc pas te voir traîner par ici. On reparlera de notre association si l'opération est un succès, lui répond Gor d'un ton sans appel.

Oscar fait grise mine mais ne réplique pas. En partant, il me dit simplement

- Belle gueule, n'oublie pas...

Puis il ajoute tout bas pour que moi seul entende

- Je te laisse finalement jusqu'à demain, sinon je le préviens

- Et comment ? le narguais-je sur le même ton, en l'entraînant vers l'extérieur

- Ne me cherche pas trop, James, répond-il en arrivant au perron, en parlant de nouveau à haute voix. Quoi qu'il en dise je peux très bien me pointer ou faire passer le message par mon contact. Tu as jusqu'à demain midi pour m'envoyer l'adresse, point barre.

- Je vais essayer, mais c'est trop court pour mener l'enquête.

- Tu te démerdes."

Je le regarde s'éloigner, le portail s'ouvrant à son arrivée.

Il est 18h, il ne faut pas que je perde une minute de plus.

Je demande à parler au patron, qui accepte de m'accorder quelques minutes

" Mais pas longtemps, précise-t-il de mauvaise humeur

- Pas de souci, je veux juste savoir où on va, ce que je dois faire, s'il faut que je me prépare à quitter la ville, ce genre de chose, quoi !

- Pour l'instant belle gueule tu ne fais rien. Tu viens passer tes journées dans le coin, tu peux même rester dans la maison, et je te tiendrai au courant de ce que tu dois savoir. Tu abandonnes toutes tes ventes, ajoute-t-il, et tu te fais discret, compris ?

- Oui boss, mais je ne peux rien faire de plus ? insistais-je

- Non, on laisse Oscar gérer pour le moment.

Je sens que sa patience est déjà à sa limite, aussi je me dépêche de lui dire ce que je pense de cet homme.

- Il ne m'inspire pas du tout confiance ce gars, avouais-je, il a l'air d'un faux jeton qui retourne sa veste à la moindre occasion.

- Je me contrefiche de ce que tu penses de lui, j'ai besoin de lui et la loyauté de ce mec s'achète facilement.

- Et que doit-il faire exactement ?

- Depuis quand tu me demandes des comptes ? Reste à ta place, s'énerve-t-il. Il va nous permettre de libérer les frères arrêtés, et au passage de sûrement dézinguer quelques raclures de flics. Tu n'as rien besoin de savoir d'autre, maintenant fous-moi le camp.

Je n'insiste pas et quitte la maison, rejoins ma voiture et regagne mon appartement.

J'appelle Ben pour lui demander de me retrouver, et nous nous rejoignons une heure plus tard dans une rue fréquentée de la ville, sur laquelle familles et amis se retrouvent aux restaurants et bars pour passer une agréable soirée. Nous marchons tranquillement, tels deux amis flânant en fin de journée.

Sous couvertureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant