Rendez-vous galant

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« Je ne m'habitue pas à ce regard de fou, me dit Lorena en me rejoignant sous un lampadaire de la rue d'à côté de chez elle. Tes yeux sont vraiment magnifiques, ajoute-t-elle, même dans la nuit les contrastes de couleurs sont dingues.

Je ris, gêné. Des compliments j'en ai déjà reçu, je sais que je suis plutôt plaisant à regarder, mais quand cela sort de sa bouche, je me retrouve comme un adolescent devant son premier émoi. Je l'embrasse chastement avant de répondre.

- C'est plutôt toi qui est magnifique. Viens, grimpe, j'ai une surprise.

Et c'est vrai qu'elle est plus que belle. Elle est franchement sublime dans son pantalon noir moulant et sa blouse blanche évasée, avec des chaussures sans talon. Elle n'a pas de maquillage, ses cheveux longs flottent librement, sans chichi. Elle est tout simplement parfaite.

Je reçois un sourire en réponse et Lorena se précipite à l'intérieur. Je la rejoins rapidement et démarre.

- Quel genre de surprise ?

- Tu vas voir, je réponds avec un clin d'œil, l'air énigmatique. Je voulais rendre cette soirée spéciale. Malgré les circonstances, j'ai envie de profiter de ces heures volées avec toi, et dans le cadre d'un vrai rendez-vous.

- Hum, intéressant

Lorena détourne le regard, fixant le paysage des rues qui défilent.

- Où allons-nous ?

- Loin !

- Tu sais que je dois être de retour dans 6h tout au plus, demande-t-elle, soudain inquiète

- Ne t'en fais pas, la rassurais-je, tu seras à l'heure.

Je sors de la métropole et emprunte une petite route qui nous mène en moins de 30 minutes avec le trafic nocturne dans la petite ville de Courtland, au sud de Sacramento. Durant le trajet, nous discutons de manière légère, mais je sais qu'il nous faut aborder certains sujets. Le temps ensemble est tellement précieux, et rare, que nous ne pouvons faire l'impasse de profiter de celui-ci.

- Comment as-tu fait pour te procurer un téléphone ? Je lui demande, histoire d'aborder en douceur un sujet sensible

- Je l'ai commandé et fait livrer chez mes voisins, m'explique-t-elle. Je l'avais mis sous mon nom de naissance, en espérant que le facteur le délivre quand même. J'ai guetté son arrivée et ai prétexté aller chercher chez la voisine une lotion miraculeuse pour le corps pour sortir. J'ai réussi à récupérer le colis avant que le coursier ne sonne. Depuis le smartphone est planqué dans la maison, en silencieux, continue-t-elle. Je le change de place régulièrement, mais j'ai du mal à avoir du temps seule sans surveillance.

- Pas de risque que Gor questionne les voisins ?

- Non, aucun, ils sont rarement là, ils ont plusieurs propriétés partout dans le pays. Ils sont au courant de qui est Gor, et que je ne suis pas autorisée à sortir seule pour ma propre sécurité, dit-elle en reniflant dédaigneusement.

- C'est quand même dingue que tu n'es même pas la liberté de contacter qui tu veux ! Je m'énerve face à cette injustice totale. Ce mec est vraiment cinglé

- Je le sais bien, mais bientôt ce sera de l'histoire ancienne, n'est-ce pas ?

Je sens l'espoir dans sa voix

- Je l'espère. J'acquiesce avant de poursuivre. Je suis en train de faire un compte-rendu détaillé à ma hiérarchie, mais je suis bloqué dans mon rapport au moment des évènements d'hier.

Sous couvertureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant