Chapitre 38C:Je ne suis pas attachée aux anniversaires.

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Un an.Un an que j'ai le cœur en mille morceau et je sais encore aujourd'hui que jamais il ne se refermera.Je n'arrive pas à être animé par l'idée de vengeance,l'idée même que survivre soit dure même pour une sorcière empêche tout moment heureux,ou tout accès de folie me poussant à la vengeance.Même lorsque je me suis envolée,faire un looping pour mon anniversaire comme je l'ai déjà demandé au pilote d'un avion quand j'étais gâtée pourrie et je vous embête,je n'ai pas ressenti la légèreté qui caractérisait le bonheur.

Pourtant,je me suis accrochée.Je me suis dit que peut-être que ça ira mieux.J'ai encore de l'espoir,mais il est camouflé sous tant de couches de tristesse que je rêve d'un garçon qui aura la force de me consoler,mon esprit savait que ce serait lui.

Je garde du mois qui suivit les meilleurs souvenirs.C'était l'arrivée de fées des bois de Russie et d'Ukraine à Smâlland,le pays des coccinelles et des leprechauns terriens.

-Je sais ce que c'est merci,a répondu Ponno.

-Ils torturaient à loisir les rebelles qui s'étaient réugiés dans leur pays,ils poussaient pas des hurlements à la mort,je ne suis pas assez cruelle pour ce genre de choses (il me sembla que je souriais).Torturer est un bien grand mot mais manipuler d'agaçantes bestioles d'origines terriennes contre eux m'amusait grandement,car ce n'était pas une vengeance trop sale,si vous me comprenez.

-Bien sûr je comprends.

-De plus,pour la première fois je repris mes études.J'étais tellement ahurie quand un des lutins d'Irlande me parla de l'université internationale ankarkéenne de Tir Na Nog,l'autre terre promises des fées terrestres et des sorciers d'Irlande,que j'ai pas pu émettre un son,juste faire euh comme si Luke avait touché mes doigts en ramassant du pain sur le sol.J'ai donc voleté jusqu'à la réplique à la fois gothique et lunaire des meilleures universités anglaises,toujours sur Terre,la planète de ma mère.Alors que je surveillais la pelouse verte,je pensais à ce garçon.A ce garçon de 16-17 ans,sauvage et brun,au visage d'une élégence exceptionelle,mélange de profonde harmonie,de liberté fauve et de bonté réelle.Ici les garçons ne lui ressemblaient pas.Ils étaient entre eux,compactés,comme si il s'était rabattus sur les études faute d'avoir pu nous choper.

-Excusez-moi,ai-je fait,déjà habillée.Où puis-je m'inscrire ?

Le type présenta une femme en vert à un bureau,mais tout me semblait trop irréel.Sans doute était-ce à force de me déplacer,c'est mauvais pour le cerveau.

Elle m'a donné les clés,et m'a dit qu'une des fées,servantes ici,apparemment de leur plein gré,viendrait me chercher pour remplir le manuel.

Et en effet,c'est l'une d'entre elle qui me trouva la tête dans l'oreiller en train de pleurer parce que je voulais déjà donner ma démission.Elle s'est assise à côté de moi,m'a caressé les cheveux mais fut immédiatement rebuté par leur contact.

-Il ne faut pas vous mettre dans cet état là,Loony !

-Loony ?

-Sombralia se souvient.

-Vous venez de...

-Oui !

Alors elle m'entraîna vers le bas,volant dans les couloirs verticales d'une école de magie en pierre grise,et une femme aux chignons argentées et violets,l'argenté trace de vieillesse,cheveux bouffants,m'accueillit avec une gentillesse douteuse.

-Bonjour ma chéri !

Comme si elle pensait sa compassion acceptable par tout le monde,même par les filles les moins tactiles de l'univers,elle me fit un immense hèk,câlin en sombralien.

-Vous avez eu ma mère comme élève,ai-je deviné,ou plutôt lu.

-Oui!Tu as l'air aussi douée qu'elle.

-Même pour un sans pouvoir ce n'est pas très dur à deviner.

-Très fine.

Avant de préparer ce test de magie,il a fallu que je me prépare.Cet univers,même dans les contrées sauvages et travaillées par le deuil et la misère terrestre comme celle autour de nous,me semblait d'une superficialité atterante.Avant d'enfiler ma tenue de travail,robe en cuir violet,il ne fallait ni me donner à boire un gogoa froid,ni me nettoyer la peau,mais mettre des tonnes de gel sur mes cheveux,comme je l'ai fait tout à l'heure.J'ai passé dix minutes à dompter tant bien que mal mes cheveux rebelles,et après cent tartines,non seulement je n'obtins aucun résultat,mais de plus on toquait à ma porte,ou à celle de la salle de bains,pour que j'utilise une magie qui fonctionna avec une énervante efficacité.

-C'était pas plus simple comme ça?Allez,passe le test au lieu de traînasser.

Pas le moment de faire l'offensée,on va tester mon pouvoir.Au centre d'une arène érodée et à peine reconstruite alors qu'il semblait leur suffire de germer des papillons sur la façade pour la réparer,je les fixais d'un regard plein de mépris censé les hypnotiser.Dans la vraie vie,ils auraient dû me voir me recoiffer,mais je lançais un furieux sortilège d'hypnose de couleur brune où ils rêvaient d'un désir sadomasochiste de monstre boueux des marais de l'est.Ils rêvaient d'un mariage arrangé,avec le même homme même pour le mâle ici présent.Genre vieux barbon bossu,la perruque pleine de vers,leur criant des insultes.

-C'est fiiinii,ai-je conclu.j'ai bon ?

C'est peut-être un peu bateau comme figure de style mais si leurs yeux pouvaient lancer des éclairs automatiquement je serais morte foudroyée.

-Elle est puissante.Et odieuse.Et j'avais sa mère comme élève !

-laissez-moi suivre des cours,je croyais bien faire,laissez-moi une chance.

Je mentirais si je disais que je ne mentais pas.Pourtant la pitié féérique l'emporta sur la toute aussi féérique méfiance.

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant