Chapitre 16A:Les treize ans.

48 2 7
                                    

1er septembre 1939.Jour de mes treize ans.Pour essayer de me faire plaisir et de me remonter le moral par rapport à ce qui a frappé la famille de ma cousine,Zosia a proposé de fêter mon anniversaire chez elle,dans son appartement de la rue Siennia,tout en haut d'un immeuble.Sa cousine Kinga était là aussi,et malgré ce qui venait de se produire,et ce qui comme vous le savez allait se produire,j'étais contente.Je ne peux pas pardonner toutes les choses horribles qu'on a fait à ma famille,même pas celle là,mais je n'en donnais pas l'air.Je faisais semblant d'être au diapason de la joie des autres,dans ce tout petit salon au murs peints en bleu clair,avec de petites colones de simili-marbres courants les jointures de portes.Le père de Zosia était dans l'armée et était déjà le grand absent de la table,ce qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille.Mais ça non plus,personne n'en parlait.

Le salon était décorée de petites guirlandes,ma bouche s'était grande ouverte devant ce bel effort de décoration.

-Quoi?fit Zosia d'une voix grave,tu devrais t'attendre à ce qu'on fasse ça pour toi!

Les gens évitaient soigneusement de me poser des questions personelles.La mère de Zosia,Ewa Panewska,étaient encore pleine de vie à l'époque.Elle était encore souriante,jouant des airs de pianos,changeant les disques de la phono.

-Je vois bien que Sara est triste,avait murmuré Julia à l'oreille de sa soeur Kinga.Que lui est-elle arrivée.

Kinga se tourne vers moi,espérant que je réponde.

-je ne veux pas en parler.C'est vraiment trop grave.

Julia me fit passer une assiette de wafelki au caramel pour se faire pardonner de son indiscrétion.Elle a su qu'Irena ma cousine chérie avait été déportée,mais elle ne sut jamais pourquoi.Toute sa vie elle dû penser que c'était en tant que juive.

Et c'est vers la fin de la journée que les premières sirènes retentirent,les premiers bombardements arrivèrent.Ces sons étranges qui troublaient la quiétude angoissée de la ville,ces sons marquant le début de la haine nazie.Le bruit d'une bombe se fait entendre dans l'appartement,surprenant tout le monde jusqu'au larme.

-J'y vais maintenant,j'ai murmuré comme si déjà je quittais cette guerre perdue d'avance,en essuyant mes yeux avec un mouchoir.

-hein?Mais c'est beaucoup trop dangereux!cria la mère en refermant brusquement le piano abîmé.N'y allez pas!

-Mes parents vont mourir d'inquiétude!puis plus bas:madame...La guerre vient de commencer,n'est-ce pas?

-Vous posez toujours beaucoup de questions,n'est-ce pas?S'il vous plaît,puis-je vous répondre plus tard?

-Non,dîtes le moi.

-Seulement si vous restez ici,et que vous attendiez que votre famille vienne vous chercher.

-D'accord.

-Mon mari savait qu'il y aurait bientôt la guerre,on l'a posté au frontière.Si les allemands sont arrivés jusqu'ici,cela signifie...

-Attendez...En combien de temps ont-ils pu...

-Trois ou quatres heures...me dit-elle,les yeux agrandis par l'horreur de la situation.

Je serais tellement soulagée si elle avait eu tort,malheureusement tout cela n'était que la vérité.

-Sara!

C'était la voix de ma mère.Ma mère qui courait vers la porte arrachée de l'appartement,les yeux aussi agrandis par l'horreur que ceux de la mère de Zosia,dopée par l'adrénaline et suivie par le reste de la famille,elle se jette sur moi en pleurant de soulagement.Sa main glisse le long de mon estomac et s'arrête avant mon pantalon.

-J'ai eu si peur pour toi...j'ai mouillé tellement de mouchoirs de mon angoisse...évacuait-elle,sous entendant que tout cela est fini.

Ses mots suintent déjà de la stupeur qu'elle a toujours eu devant ces choses que les gens peuvent faire aux autres.

-Ne soyez pas fâchée contre moi,madame,murmurait Madame Jablonska,je n'y suis pour rien.Je voulais que...

-Ok!Ok!

Je couvre sa bouche avec ma main,et je me laisse entraîner dehors après m'être bien assurée que les risques de bombardement avaient diminué.Je venais de fêter mes treize ans,et tout ce que j'y ai gagné,c'était le droit de perdre ma jeunesse.

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant