Chapitre 28A:La révolte.

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Le roman de Wladislaw Szpilman,Le pianiste,fut censuré à sa sortie car il montrait la collaboration de juifs,de polonais,de russes,d'ukrainiens et de lituaniens à l'horreur nazie.

Thug life. Tandis que si je le case ici c'est juste du putain de bon sens en histoire.

J'ai su toute seule ce que cette révolte voulait dire.Je n'avais besoin de personne pour me l'expliquer,je devais me débrouiller seule,pour comprendre,comme j'ai compris seule comment on désignait en yiddish et en polonais l'animal poilu à quatres pattes qui court après les chats.Comme j'ai compris toute seule qui nous voulait vraiment du mal dans cette histoire.

D'autant que ça ne devait pas être vraiment difficile.Mais c'est ma spécificité,je suis lâche.Je ne veux pas prendre part à la révolte,juste sauver ma peau. 

Les choses devinrent encore pires avec l'arrivée de nouvelles nationalités dans le ghetto,mais cette fois-ci,afin de grossir les rangs ennemis.Je l'ai su alors que j'accompagnais,pour la première fois,mon père à une réunion nocturne de la résistance.J'étais avec mes parents,Wladislaw,Halina et Waldek,tous proches,en cercle,la lumière jaune d'une bougie éclairant la pièce noire.Ils parlaient à voix basse de la mort d'un garçon dont le nom m'évoquait celui d'un ancien camarade de classe.

C'est là que Waldek se leva et pris la parole avec une maturité étonnante,et bien entendu,je ne me lassai pas de détailler les traits de son visage. En vrai je l'ai toujours trouvé beau.

-Ces gens sont encore pires que les allemands.

Des murmures stupéfaits,emplis d'un doute certain à l'égard de l'espèce humaine,se faufilèrent dans la pièce.Ils arrivèrent à la conclusion que décidément,l'humanité touchait le fond,qu'il n'y avait vraiment rien à tirer d'un européen.

-Ils aiment tuer,oui.Ils aiment voir souffrir,en plus de cela.Je l'ai vu,cet homme que je prenais pour un allemand,tuer cet ancien camarade de classe que j'étais surpris de voir encore vivant malgré tout.Il était avec sa mère,avançant malgré tout seule au milieu de la rue blanchie,et ils le tuèrent devant elle,rien que pour avoir le plaisir de voir la haine se lire sur son visage.

Je relève la tête pour le voir,et je me demandais pourquoi il ne me l'avait pas raconté,peut-être était-ce pour me protéger?Quand j'en arrivai à cette conclusion,il poursuivit:

-Je n'avais qu'une seule envie à ce moment là,c'était de fuir.Mais je ne voulais pas exposer le plaisir de ma lâcheté à d'autres.Mais mon instinct me commendait de fuir,grimper derrière les murs de mon immeuble,et retourner chez moi pour m'étouffer sous ma couette,avec l'espoir non dissimulé d'en mourir.Si je ne m'asphyxiais pas par manque d'air,ce soldat aurait fait le travail.Mais me voilà.

-De quels pays viennent-ils?demanda une voix.

Cette voix était celle de la personne qui s'était enfuie de Treblinka et s'était malgré tout encore retrouvé ici.Il avait quand même beaucoup de chance d'être encore envie.Cet homme avait vu les étagères allemandes,avec rangés dans les coins plusieurs petites ménorah,et...certaines choses dorées avec diverses formes...Vous savez bien de quoi il s'agit.Il nous racontait aussi ces grands bacs où les SS plongeaient leurs mains,ces baignoires d'anneaux gris...

Il s'agissait d'un des anciens profs de français du lycée où j'étais.La veille,nous nous étions introduits chez lui,quelques mètres carrés où il était encore possible de noter la présence de livres de Voltaire,Hugo,Proust.Un érudit rebelle jusqu'au dernier souffle,en somme.Il était vraiment très cultivé,et si il n'avait pas été exécuté sommairement au beau milieu de la rue avec ses deux parents,il aurait très bien pu avoir des récompenses en tant qu'acteur de théâtre.Mais nous ne pouvons pas nous permettre de redessiner la vie tel qu'elle aurait pu être sans les allemands,c'est impossible.

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant