Chapitre 11A:La naissance du petit.

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19 avril 1939.

"Maintenant,je sais aussi que la violence est dans le silence,qu'elle est invisible à l'oeil nu."

Ce matin,vers onze heures,avant que je ne parte,mon père a reçu un appel.Je sortais de la maison,et j'entendis mon père crier:

-Grazena!C'est Mara,elle a eu ses premières contractions!

Mais trop tard,j'étais presque déjà dehors.

J'avais un oral de maths,et bien que inquiète pour ma tante et mon futur cousin,je m'efforçais de répondre le plus justement à leurs questions,et surtout;de ne pas laisser paraître trop d'émotions.

Pendant l'après-midi entier,mes parents ont évité d'appeler mon oncle,le seul susceptible de leur répondre,ils ont voulu rester à l'écart et les laisser profiter de ce moment.Enfin,ils ne pouvaient pas se permettre de les déranger dans un moment pareil,c'est ça surtout.Ma mère était complètement stresséec'était ses ongles qu'elles rongeaient,ma parole on aurait dit que c'était elle qui allait accoucher.J'ai préféré rester avec eux plutôt que de répondre aux questions de mon petit frère et de ma petite soeur,qui voulaient absolument savoir comment ça se passe un accouchement,pour la petite,ou si c'était un garçon ou une fille,pour Marek qui lui est bien au fait des méthodes de reproduction.

Finalement,vers 20H,ma mère a vraiment craqué,par conséquent mon père aussi.

-Grazena,toi non plus tu ne comprends pas.J'ai peur de tout gâché.Je suis glacial avec elle à chaque fois que je la voyais,à cause de cette histoire d'enfant!

-Pietr!Comment va le bébé?

-Ah?Tu n'es pas près d'elle?

-Ah d'accord,tu attend dans le couloir,comment elle va après neuf heures?

-Zygmunt,passe-le moi s'il te plaît.Donne le moi,ou je te le prends.

-Mais je ne suis pas obligé de te le passer.Mara,va bien je t'assure.

Sous le regard de ma mère,on est sorti de la pièce alors que nous suivions la conversation assis sur les chaises de la salle à manger,et nous repartîmes dans nos différentes chambres.

-Afin de montrer à Pietr et Mara à quel point nous nous intéressons à son enfant,il serait bien de lui offrir quelque chose.Tu es sûr qu'à deux mois l'enfant sera capable de voyager?

-Bien sûr,il le faudra.

D'après ce que j'entendais,l'accouchement avait vraiment l'air de quelque chose de violent,comme par hasard celui-ci en particulier,alors que le but est la venue sur terre d'un petit cousin(ou cousine) innocent(e).Et d'après les médecins l'enfant était assez grand.C'était un truc qui me terrifiait ça,qu'un grand bébé doive sortir d'une femme aussi petite.Mais comme dit papa"elle a des hanches larges). Oui,j'ai l'oreille collé à la porte et j'entends tout ce que vous dîtes!

Toutes les lumières de la salle à manger étaient éteintes,mais mes parents n'arrêtaient pas de téléphoner,angoissés.

-Oui,moi aussi j'espère que cet enfant ne naîtra pas le même jour qu'Hitler.

-Comment peux-tu dire une chose pareille?Et comment est-tu au courant?

Sans bruit,mon frère ma soeur et moi avançâmes dans ce salon sombre à l'atmosphère tendu,et maman nous intima de s'asseoir avec elle sur le canapé.

Vers 23H,l'enfant n'était toujours pas arrivé.Gosia et Marek s'impatientait,réclamant le bébé,et nous on s'inquiétait.

Maman avait la voix chevrotante:

S'il leur arrivait quelque chose...

Je n'ai jamais vu des personnes aussi empathiques,aussi concernées par les autres.Mon père et ma mère étaient vraiment bons.Je les ai toujours admirés,et je les admirerais toujours.

Et enfin,un peu avant minuit,dans la salle à manger de notre maison varsovienne,éclairée seulement par une bougie en fin de cycle,alors que tout le monde retenait sa respiration,mon père se mit à sourire.

-Qu'est ce qui te fait tellement sourire?Zygmunt?demanda maman trop contente à l'idée de ce que pouvait bien signifier ce brusque changement d'humeur.

-Oh,rien,fit-il provocateur.

-Si tu le dis..fit-elle en arborant une petite moue déçue.

Mais n'y tenant plus,il explosa:

-Vous avez un cousin,vous avez un cousin les enfants!

-Oui,fit Marek,joyeux.Un peu de virilité ne nous fera pas de mal.

-Mais maman,fit Gosia.Comment on fait les bébés?

C'était la joie,la bonne humeur,un petit moment de répit joyeux au milieu de tous ces moments familiaux.L'heure était à la joie.

Iaakov était né.

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant