"On passe une moitié de sa vie à attendre ceux qu'on aime et l'autre à quitter ceux qu'on aime"Victor Hugo.
Je frissone tandis que l'air froid s'engouffre par-dessous le filet de protection,comme si une nuée d'oiseaux s'y etait engoufrée.
-Vous êtes de la famille d'Ouranis Ryvaldis?demanda un type assis en face de moi.
-Non,mentis-Je en me retournant vers l'exterieur.
Une sorte de langueur toute féminine me gagne,et je me laisse aller a fermer les yeux pour fuir la réalité.La politique de l'autruche.
J'ai une dernière fois tourné la tête,dans l'sutre sens cette fois,et j'ai cherché à obtenir plus d'informations quant à Joan et son mysterieux paquet.Je n'y parvins pas bien sûr.De toute façon les infos devaient se trouver dans cette petite boule rose,et on finira bien par l'ouvrit un jour ou l'autre.
Il faut l'avouer,ça fait du bien de se plaindre.Ca fait du bien de se confier quand on joue de malchance et qu'on a perdu tous ceux qu'on aimait.
Mais le monde va tres bien sans moi.Et puis je n'étais pas seule,et les destinées de Sara et Loony sont sans doute bien pire que la mienne.
Je ne cessais de me remémorer les dernières paroles de mon père,avant qu'il parte.
-Au revoir,Lana,à très bientôt.Permet moi d'encore te souhaiter un joyeux anniversaire!
Et je me souviens de son petit clin d'oeil furtif,de son sourire gauche et de ce petit parfum emballé par la vendeuse.Son dernier cadeau,que ce soit aux autres ou à moi.
Tout en soupirant,je me suis mise debout,en essayant de faire celle que ça n'atteignait pas.Je voyais des camions semblables aux nôtre défiler sous mes yeux,les rues commençaient a bourdonner d'activité.
Les premières personnes commençaient à descendre dans la rue,nous évitant du mieux qu'ils pouvaient.J'aurais tellement aimé pouvoir descendre moi aussi,étant une jeune fille turbulente et délurée incapable de tenir en place.Je peux remercier ma soeur Laura qui s'est vraiment surpassée pour m'aider à passer le temps comme si j'attendais sur une banquette de gare,en inventant un tas de jeux idiots.
-Laura,viens ici,laisse ta soeur,fit ma mère,acerbe.
-Désolé petite soeur l'autorité m'appelle comme tu vois,dit-elle avec un petit rire cruel qui signifiait sans doute que maman n'avait pas plus de pouvoir que nous.
Je commençais de plus en plus à me poser des questions sur l'humanité quand un cri me parvint,il venait de l'hôpital.La porte s'est grande ouverte,laissant percevoir la lumière aseptisée.Les gardes du NKVD traînaient deux personnes,une femme d'à peine une vingtaine d'années avec une queue de cheval ratée,des vêtements bruns et violets,des bottes de caoutchouc noirs et surtout un ventre énorme.L'autre personne était un homme aux cheveux noirs et frisés et aux yeux d'un vers dur,traîné de force en bas des escaliers.En sang,bien sûr.La femme se tenait le ventre en pleurant comme pour empêcher le bébé de tomber.Je me suis vite poussée pour leur faire de la place,emportée par l'élan de solidarité qui commençait à opérer chez nous.Ma nouvelle position me permit de voir le pauvre médecin qui insistait pour les laisser se reposer,et qui n'a réussi qu'à récolter une gifle si violente qu'il a dévalé les escaliers.
J'ai retenu une petite grimace,avant de me retourner pour aider les autres qui organisaient l'accueil des deux hospitalisés.
-Comment vous appelez-vous?demanda ma mère
-Markas Rabys.
-Et vous?
-Ama Liebelas.
Laura mit une main sur son visage.
-Mon fiancé a été arrêté lui aussi.Vladis Dombrovskis.
-Je la connais,me souffla Laura.Mais elle,elle me connaît pas.On était dans le même lycée.elle a deux ans de plus que moi.Ils vont vraiment arrêter tout le monde on dirait.
Je lui ai pris les deux mains et je les ai serrées très fort.Ma guerre avait commencé.
VOUS LISEZ
Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]
Ficção CientíficaElles sont trois.Trois filles amenées dans une chambre d'hôpital,un lieu un peu hors du temps. Trois filles au passé plus que difficiles... PS:L'Histoire de Lana est essentiellement une fanfiction de Between shades of gray (en français ce qu'ils n'...