Tu as ma parole que oui je le ferais.Je te le promets,ta revanche tu l'auras.Je suis tout de même en train de nettoyer ce qu'il reste de toi sur leurs documents,effaçant tes dernières traces de leurs immondes documents.Personne ne m'a tendu la main depuis.Ils n'osent pas,peut-être ne savent-ils même pas que je suis là.Mais en attendant il faudrait mieux que je m'enfuis au Zintelligent.
Ce que j'ai dit à propos de retourner à Sombralia,ou même d'aller sur Terre,en Angleterre ou en Chine..Le ferais-je vraiment?Je m'asseois sur l'un des divans qui borde le bureau génialement saccagés par les moyens que tu as employé jusqu'à la fin.Oui,je pense que je le ferais.Je retournerais en Sombralia,et j'y creuserais une tombe pour toi,pour Jasselo et pour Knegna,je rendrais hommage à ma mère,et me rendrais en Chine à coeur ouvert.Sacré mama.Dans quel monde vis-tu,si loin de la grisaille terrienne?Je ne peux décider si à présent je me sens menacée ou en sécurité.Je ne sais pas ce que je pourrais dire de tout ça,ils restent encore loin de moi,mais je préfère jouer la carte sécurité,et m'enfuir plus par un conduit d'aération abandonné depuis belle lurette depuis l'appartition de la magie dans cette région reculée jusque là cachée.
Mes yeux sont toujours brûlés par la lave de la haine.Je n'avais plus personne.J'étais seule.Il n'y avait qu'une seule raison pour laquelle je devais continuer à vivre:je portais en moi leur souvenir,il fallait que je les garde.Nous ne sommes même plus dans la même dimension,elles n'appartiennent plus au monde des vivants.Ou alors dans ma tête.Ma tête fait partie de moi,et moi je fais partie des vivants.
Je voulais passer ma vie avec elles,toujours les voir,même quand nous serons vieilles.Bien sûr,je ne sais pas si elles...Non,c'est stupide,laissez tomber.Je ne peux plus parler à moi-même.Il faut que j'agisse,et c'est ce que j'ai fait.J'ai sauté par la fenêtre et je me suis tirée.
Le métal des conduits d'aération est terriblement irritant,mais froid aussi,donc j'avance sans problème,je me glisse,je me gratte,j'essaie de ne pas faire de bruit,et au final quelque chose de plus rond amortit ma chute.J'avais toujours le corps de Zowie avec moi,et je lui dis,tout en sachant pertinement qu'elles n'entendent pas,je lui dis après quelques minutes,
"Tu retourneras à la maison demain.Maintenant,dors mon ange"
Elle le savait.Elle devait savoir.Que je trouverais ces cargaisons de pierres blanches,de ses gros blocs de sel,arrivant de Zordelem jusqu'à Sombralia par les routes de transfert,celles que personne ne surveille et où je peux me glisser aisément.Dans ses nombreuses grappes salées en forme de fleurs,je trouvais un refuge,où nous pourrions nous cacher des félins bipèdes blancs et de leurs vassals jaunes qui pourraient nous trouver.Moi et ce cadavre dont l'odeur ne nous trahirait jamais.
-Zowie,me lamentai-je encore.
Je posais la tête sur sa poitrine sans mouvements,sans respiration,elle est morte et bien morte cette fois.C'était l'un des meilleurs cadeaux que j'ai reçu.Je pouvais à loisir prouver ma souffrance,même si je ne pouvais pas me jeter toute entière sur les parois du train,hurler et hurler en espérant que le corps s'anime de nouveau,que ma famille et Knegna vienne nous chercher,que l'on rentre au château pour manger ensemble la plus grande tartiflette du monde.
On entend de loin les ouvriers humains qui font leurs boulots,les techniciens des portes de teansferts instantanées.Je les entends ouvrir des commodes,mettre leurs pantalons de travail,je suppose,rire grassement.Il est tôt,il n'est que sept heures du matin,mais je suis parfaitement éveillée,par la chaleur des saisons chaudes de Faicho,Plucho.Je recherche la nourriture dans ce wagon,trouvant un paquet de céréales à destination du Bhutan,et du café.J'aimerais tellement lui en donner,la faire mastiquer,mais ce corps sera parti en fumée d'ici quelques mois.Je ne vis que parce que j'y suis obligée.Parce qu'il y aura toujours quelque chose à sauver.Et parce que chez nous mourir c'était capituler.
Un peu plus tard,une lumière rose filtra parmi les fentes du wagon et je sus que nous étions dans le territoire Sombralien,dans une des petites rues de Ningovia,celle où j'ai visité des sujets maintes fois.
La première chose que je vois déjà illustre ce changement.Sous le prisme d'un soleil éclantant malgré ce qui s'est passé dans ce pays,sur la pierre jaune légèrement brûlée par les affrontement,on voit une petite épicerie,Gammels,qui d'habitude fermée se retrouve totalement bondée.
En période de crise,cela devrait plutôt être l'inverse non?
La femme âgée qui la gère semble agacée par le retard des produits,et je parvinsà m'enfuir avant qu'elle n'utilise un sortilège qui scannerait les produits.
Il est environ quatorze heures.Je le vois dans ma tête.
Les rues sont truffées de résistants nationalistes,nous regardant,surveillant les moindres gestes des gens dans la rue.Pas facile si on veut rejoindre la forêt la plus profonde et la plus secrète,surtout si ses soldats ne se laissent pas abuser par mes ruses ou mes déguisements.
Notre visite de la ville dure trente minutes,et personne ne se doute que Zowie est morte,que je suis en train d'animer un cadavre.Je nettoyais ses cheveux,je lui redorais le visage,et maintenant ses cheveux morts continuent de briller sous l'éclatant soleil sombralien,dans son ciel violet.J'ai attablé cette fille à une petite table,celle d'un café,appuyant sa tête sur ses mains et je la regarde fixement:
-Merci d'avoir fait tout ça,Zowie.Je t'aime.
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Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]
Science FictionElles sont trois.Trois filles amenées dans une chambre d'hôpital,un lieu un peu hors du temps. Trois filles au passé plus que difficiles... PS:L'Histoire de Lana est essentiellement une fanfiction de Between shades of gray (en français ce qu'ils n'...