Chapitre 19B:Asie.

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On voyageait depuis plus de deux,peut-être trois semaines.Ama devenait énorme,et nous n'étions toujours pas arrivés à destination.Nous avions franchi la frontière de l'Oural,la frontière avec le continent voisin.Je ne lutte même pas,je ne lutte même plus,sachant consciemment que j'étais perdue.Par les fils au bout desquels ils nous tiennent,les russes continuent leurs petits jeux sadiques,s'étonnant de nos prouesses,jouant de nos faiblesses,pour une fois qu'ils sont supérieurs à la bourgeoisie...balte,en plus.On va pas s'attarder là-dessus.

La peur avait pris possession de mes membres,ma mère s'en était aperçue,elle ne voulait pas que je sorte,que je m'enfuis.C'était trop dangereux,hm,bien trop dangereux.Fuir et gagner des années de vie,à part chanter comme je le fais tout le temps depuis le début du trajet,c'est tout ce que je sais faire.Je ne suis bonne qu'à ça.

Viktor et Lasse était toujours ensemble,par conséquent il était avec Gaëll aussi.Et Lavra.

-Gaëll.Murmurait Lasse comme s'il n'arrivait pas à y croire.C'est un drôle prénom pour une balte.

-C'est un prénom celtique,expliqua Lavra.Mon père a toujours eu une fascination pour eux,je ne sais pas pourquoi.Il même pensé un jour faire sa vie en France,en Bretagne,mais il y a renoncé....

J'ai pensé un instant à ce qui serait arrivé si mon père s'était marié à une bretonne.Une française.Si j'étais née là-bas.ma vie serait tellement différente.Elle serait beaucoup plus simple,j'aurais eu une culture totalement différente,je pourrais plus profiter de la vie.Mais j'aurais pas plus d'occasion de vivre de sourire ou d'aimer.Ce n'est pas parce qu'on souffre qu'on aime pas.

Car oui,je souffrais.Oui,j'avais joué de malchance.Oui,je vous l'accorde.Mais comme Lasse le dira en Sibérie:

-Ce voyage,Lana,est la plus belle chose qui me soit arrivée.Il m'a mené à toi.

Alors que j'étais toujours dans mes pensées,une personne se cogna contre moi,visiblement embrassée.Il cherchait Annicka,la mère de Lasse.On était le 1er juillet.23 jours qu'on était là.

-Madame,excusez-moi mais j'ai oublié,c'est votre anniversaire aujourd'hui.Oui,votre anniversaire.

Il partit timidement,en lui tendant un paquet vaguement enveloppé dans un emballage de poisson.Pas très glamour comme idée,mais moi,je n'aurais même pas pensé à l'emballer.

-Qu'est ce que c'est?

J'entends un petit bruit de papier gras.Elle poussa un cri et se mit à pleurer de joie,en montrant une petite pierre de quartz,et j'avoue besoin de ses explications,elle semblait la connaître,elle semblait y tenir.

C'est la pierre qui lui donnait ses pouvoirs?

Plus le wagon avançait,plus elle était loin,plus elle se fichait de nous et de nos questions sans importances,le signe parfait de notre ignorance de connards de terriens.Je me demande si c'était dû à son tempérament,ou au fait qu'elle avait quelque chose à craindre.Vous n'avez rien à craindre...si vous n'avez rien à cacher.Avec nous,du moins.

J'imagine que le mec,qu'on a jamais revu depuis,devait être un de vos employés,de vos infiltré.

-Si tel était le cas,tu devrais être plus heureuses.Celui qui a fait ça,devait le chercher pendant des heures et des heures.

Ils espèrent que ça me plaît.Si ils voulaient vraiment me faire plaisir,ils ne m'auraient jamais séparé de ma soeur,ou de Lasse,renvoyé sûrement dans une de leurs unités,pour stationner en Pologne ou en Allemagne qui sait.

J'ai beau ne pas me sentir à ma place ici en temps que terrienne,j'admirais le dévouement de Penne pour une fille qui fait caca et pipi.Qui plus est,me retrouver ici ne pouvait pas me faire du mal,ça allait de soi.

Il devait être aux alentours de dix heures quand je remarquais leurs départs étranges.Je ne l'ai jamais vu dans le wagon à ces heures là.A chaque fois,je voyais sa mère détruite,recroquevilée dans un coin,détruite.

-Je ne sais pas ce que mon fils a,mais il n'est pas dans son état normal...En quinze ans,j'ai appris à le connaître.Assez pour discerner ses mensonges.

Quoi qu'il en soit,Penne et les autres ne pouvaient pas me forcer à être heureuse avec eux.Ils n'ont pas le droit!Ils m'ont forcé à les abandonner!

Coupant court à toutes les interrogations qui germaient dans mon esprit à la vue des larmes d'Annicka et de la disparition de Lasse,une voix coupa court à toutes mes interrogations potentielles:

-Omsk!

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant