Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]

Chapitre 29C:Les fantômes.

Et c'est alors qu'ils arrivèrent.Que ce vent blanc,cet ombre blanche avançant si vite se matérialisa devant moi.En quatres personnes différentes.Mes deux parents,habillés de leurs habits royaux,l'air toujours aussi accablés par la cruauté du destin,et Louis-Kevin,et Grety,mon grand frère et ma petite soeur,qui regardaient les choses avec étonnement.Je me demandais si ce n'était pas un alcool qui ne provoquaient pas des feux d'artifice dans mon  crâne assez puissants pour me créer de telles hallucinations,mais vu mes pouvoirs,je sus très vite que cela n'en était pas.Ce qui me rendit très rapidement folle d'excitation.

Mais ils étaient froids,ils n'étaient pas vivants,peut-être même ne se rendaient-ils pas compte que j'étais là.Parlons-en du froid,on était au mois de Kaillos 4952 et je n'avais pas les moyens de me couvrir,donc le froid,celui de l'air et celui des fantômes,était partout autour de moi.J'étais la figure solitaire au milieu du temps glacial,bondissant de rochers en rochers.Ma mère observait avec stupeur ce que j'étais devenue,se disant que,peut-être,mon évolution était l'inverse de la sienne.Cela serait encore plus vrai si j'étais retournée sur ses traces en Chine,et elle savait que cela avait failli.

Me voilà donc ici,après que j'ai quitté l'atmosphère à la californienne de Ningovia,pour la froide région de Lancovia.Avec désespoir,j'ai vu ma famille,mes amis,l'ensemble de tous mes proches tomber un par un sur le sol.Je tentais,pour me nourri,de rattraper quelques légumes tombant des cageots sur les routes,je tentais parfois,par lévitation,de faire tomber les caisses en bois,mais la plupart du temps,c'était trop tard et je devais me rendre invisible sous peine d'être vue.Parfois,je ramassais ce qui était encore par terre avec une rapidité propre aux sombraliens.

-Ma petite princesse...murmurait mon père qui lui aussi savait tout ça,qu'est-ce que le monde des vivants a fait de toi?

Il marmonna encore un peu plus quelques paroles dans sa barbe.Je me demande même si il n'aurait pas préféré m'avoir directement avec lui,avec tous les autres,dans la cinquième dimension,où reposent les mannes des morts.Alors que Louis-Kevin commença un geste qui semblait...un salut?Lui,Louis-Kevin de Sombralia et de Sarthaindal,saluerait une femme errante?

Ma mère me racontait qu'elle avait vu,depuis la dimension 5,les rebelles mettre leur corps dans des caisses en bois qu'ils prenaient à bout de bras comme du champagne pour les jeter dans les feux qu'ils ont allumé grâce à leurs magies.Le corps d'un sombralien devait reposer en terre sombralienne,on me l'a toujours dit.Ses paroles étaient mélangées au ronronnement de ses deux chats,leurs silhouettes s'étirant,bien que je ne puisse plus les reconnaître,l'un avait une couleur d'ébène,l'autre une couleur de bois.

Leur mort semblait plus simple que ma vie.Bien que depuis ma naissance je n'ai jamais eu à me lever avant que je ne choississe l'heure moi-même.Deux minutes après mon réveil,je rassemblais toute mon énergie magique et j'allais prendre une douche pour ensuite retrouver mes deux meilleures amies.

-Alors qu'aujourd'hui,je dois me concentrer pour ne croiser personne,j'avais ma dose journalière d'embarras.

Cela faisait un mois que Luke et moi nous étions rentré dedans,au moins.Au début,j'avais l'impression qu'il me connaissait,je le voyais à la manière très particulière qu'il avait d'hausser le sourcil en me regardant,ou à la manière dont ses lèvres se retroussaient comme si il se retenait de sourire de contentement.Je me souviens encore de moi en train de lui servir ce café dont rêve à présent mon corps tout épuisé,je me souviens de ma voix qui aurait pu empêcher la fonte des neiges du Royaume polaire du nord,et comment je m'en souviens.

Ma mère cessait immédiatement de me regarder quand elle me parlait,pour m'observer elle patientait jusqu'aux silences.Elle parlait comme une machine robotisée,comme si la seule chose qu'elle attendait c'était de s'en aller.