Bonjour tristesse...

1. Tristesse...

Assisse seule dans le couloir du deuxième étage, j'attendais... Il n'y avait personne, pas l'ombre d'un corps. Rien. Ça ne pouvait que me soulager. J'avais besoin de me changer les idées. Je pris alors mes écouteurs, mis une playlist assez triste et voilà que je respirais de nouveau. Quelques minutes plus tard, la sonnerie me tira de ma rêverie. Le bruit des chaises infernales faisait trembler les murs et ce brouhaha incessant me donnait le tournis. Les gens de ma classe affluaient en masse et ne cessaient de s'esclaffer. J'esquissai un bref sourire lorsque je vis mes copines. Mais rien de plus. Je n'avais pas la force de sourire aujourd'hui. La solitude me pesait trop. J'avais besoin de quelqu'un, là, maintenant, tout de suite. Je n'en pouvais plus de passer mes journées sans un sourire et sans un mot tendre...

Quand bien même je détestais l'amour, c'était pour moi un besoin vital. Je ne me voyais rien affronter seule. L'amour sur internet aurait dû m'effrayer. Une fois ça m'était arrivée, pourtant j'aurais dû en tirer une leçon mais je savais aussi que c'était mon seul moyen pour rencontrer quelqu'un... Je n'avais jamais rencontré un garçon habitant près de chez moi. Ce n'était pas moi, non, c'était plutôt eux qui étaient difficiles. Je n'étais tout simplement pas dans leur norme... Je ne me plaignais pas vraiment de mon physique, pourtant je savais pertinemment qu'il pouvait parfois me mettre des barrières. Certes mon visage me donnait un certain avantage mais mon corps laissait à désirer... Mon combat contre les kilos superflus n'avait jamais été achevé et je doutais qu'un jour, il ne se finisse.

Le bac approchait à grand pas et mon stress montait en flèche. Allais-je l'avoir ? Je n'avais jamais confiance en moi et ça se ressentait constamment... Je n'étais que Mary, je n'étais que moi. Je me voyais seulement comme quelqu'un d'ordinaire, comme quelqu'un d'inintéressant.

Nous étions déjà en avril, les bourgeons commençaient à peine à éclore et le temps à se réchauffer. J'étouffais dans ce lycée minable. Cela faisait 3 ans qu'on m'obligeait à franchir ces portes. Matin, midi, soir je n'avais qu'une espérance : m'échapper. J'étais tout simplement en saturation. Heureusement, la fin était proche et il ne me restait que 2 mois à supporter cette pression constante.
La nuit, j'étais prise d'insomnies. Je n'arrivais pas à me détendre, à ne plus penser... Le seul moyen d'y remédier était d'écouter de la musique. J'avais une joie de vivre d'habitude mais là, elle s'était comme envolée. Je me cherchais, à longueur de journée, en vain.
Puis un soir, désespérée, je pris mon ordi, tapai quelques mots-clés sur internet « Rencontre ado ». Toujours aussi cruellement attirée par la soif d'amour, je cliquai sur le premier site qui s'affichait.

Et voilà que je prenais enfin ma vie sentimentale en mains.