Regretter sans cesse me caractérisait à la perfection. Beaucoup trop émotive, beaucoup trop gentille... Voilà ce qu'étaient mes principaux défauts.
J'avais l'habitude des coups de poignards dans le coeur... C'était sûrement pour ça que j'avais laissé Julien en plan aux bras de sa "femme". En me regardant marcher vers la gare, il avait compris que plus jamais il ne me reverrait, que plus jamais il n'aurait affaire à moi. Finalement, c'était peut-être mieux ainsi. J'allais reprendre ma petite vie paisible de célibataire : plus aucunes contraintes mais de la liberté comme s'il en pleuvait.En quittant ce lieu, j'eus néanmoins une dernière pensée pour lui : notre première rencontre, notre premier baiser. Tout cela défila comme un éclair. C'était la belle époque, l'époque de mes premières expériences. Nostalgique un instant, je n'oubliais pourtant pas de partir avec un sourire.
J'étais maintenant sur le quai, attendant patiemment mon train arriver. Je ne pensais à rien, pour une fois. Pourtant, il ne fallut qu'un instant pour que mes yeux croisent les siens. Juste une dernière fois.
Mon coeur s'emportait brutalement.
- "Tu ne me dis même pas au revoir ?"
- "Adieu"
Il me prit par le bras et m'obligea à le fixer. Son souffle se confondant au mien.
- "Dis-moi que tu m'as aimé."
- "A quoi bon, lui répondis-je quelque peu déstabilisée, c'est du passé maintenant..."
- "Pour toi oui mais pour moi c'est vital. Tu crois vraiment que j'ai jamais ressenti quelque chose pour toi ? Tu étais tout pour moi, vraiment."
Il me prit dans ses bras et déposa un baiser sur ma joue. Je m'étais toujours bien sentie avec lui et cela n'avait pas changé. Même si une partie de moi était méfiante.
Mon train était annoncé dans 2 minutes.
- "Je vais devoir te laisser conclus-je en m'écartant soigneusement. "
Il acquiesça et continua à m'espier.
- "Allez pars, va rejoindre ta dulcinée."
Il riait.
- "C'est comme tu veux, me lança-t-il d'un air guilleret."
Il partit sans un mot de plus. Je ne trouvais pas quoi lui souhaiter hormis d'être heureux et que tout mépris disparaisse, je ne pouvais pas être plus élogieuse.
J'avais à ce jour fait une croix sur notre histoire, sur un éventuel futur commun...
Mais comment l'oublier définitivement? Je doutais que cela devienne possible. Comment douter de la présence d'une personne en soi quand celle-ci a compté? Même si je suis tombée amoureuse quand il m'a quitté, même si j'ai souffert, je sais que je m'y ferais et que j'avancerais.Au finale, je montai pour la dernière fois dans ce train, à la fois mélancolique et désireuse d'entreprendre un nouveau chapitre de ma vie.
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Bonjour tristesse...
General FictionCélibataire depuis longtemps, Mary est en quête du grand amour. Découvrez les pensées tumultueuses de cette jeune adolescente de 17 ans.