20. Courage

171 14 1
                                    

Regarde ce que tu as fait de moi.
Mon voeu le plus cher aurait été qu'il s'en rende compte.
Ce trou béant dans ma poitrine ne cessait de s'élargir de jours en jours. On ne me reconnaissait plus, plus personne n'osait m'approcher de peur de m'enfoncer encore plus bas que je ne l'étais.

J'éprouvais toujours le besoin de communiquer avec lui mais je ne devais y succomber. Quel accueil aurais-je reçu ? Je savais profondément qu'il aurait été mauvais... Parfois, je me demandais si j'avais depuis ces 2 semaines au moins traversé une fois son esprit. Croyez-vous qu'il pense encore à moi ? Qu'il se remémore chaque jour les moments d'exception qu'on a échangés ? Qu'un jour il reviendra ? Qu'un futur « nous » adviendra ?
J'aurais voulu y croire mais tout espoir semblait s'être envolé.
S'il m'aimait vraiment, il serait là pour moi ou du moins il serait déjà revenu. Il ne m'aurait pas abandonnée. Il ne m'aurait pas déjà remplacée...
J'avais tenté de renouer les liens avec Anthony mais il n'avait pas changé. Je me souvenais encore de ses repentis : comme quoi il serait beaucoup plus attentionné, beaucoup plus émotif. Maintes paroles pour au final si peu. J'aurais dû m'y attendre, les déceptions et moi n'avions jamais été autant faits l'un pour l'autre... Il ne serait jamais Julien, il n'arriverait jamais à le remplacer.

J'avais commencé à me mettre à fond dans mes études pour ne plus penser à tous mes malheurs. Mais tous mes efforts ne rimaient à rien. Sortir le soir, essayer de rencontrer du monde... Aucun bénéfice visible.

Ne dit-on pas que la distance n'est rien quand une personne vaut tout ? Au final, combien de couple ont résisté face à cette contrainte ? Seulement une infime partie...
Comment se reconstruire quand on attend toujours quelque chose, quand on attend toujours des explications ? Pourquoi rester dans l'ignorance quand il suffirait d'un seul message pour comprendre.
En vérité, ce n'était pas lui qui me manquait le plus, c'était le « nous » mais surtout le moi. Près de deux semaines après ma descente aux enfers, je pris mon courage à deux mains en lui envoyant un message, prenant soin de lui expliquer qu'il me manquait même si je savais que ça lui était égal. Il ne tarda pas d'ailleurs à me répondre :

« Non je ne m'en fous pas, mais nous deux c'est trop tard ».

Bonjour tristesse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant