Bonjour tristesse...

8. Prise de décision

Assisse par terre, dos au mur, je dressais la liste des points positifs et négatifs de chacun. À droite ceux d'Anthony et à gauche ceux de Julien. C'était bien la première fois que je m'y prenais comme ça. C'était assez futile mais ça me permettait d'y voir plus clair.

Comment m'y prendre pour le lui dire ? Sans que je me mette à pleurer aussi par la même occasion ? Ça me semblait difficile à réaliser... Rien qu'à entendre la tonalité de sa voix, il semblait si heureux, si confiant. J'en avais mal au cœur d'avance. Désemparée, les larmes aux yeux, je réussis à lui dire : « C'est lui que j'ai choisi, j'en suis désolée... ». Sur le coup, la réaction d'Anthony me surprit, il ne sembla pas le prendre mal mais plutôt comme quelqu'un qui n'en avait rien à faire. Il était fier et je savais que derrière cette façade, il souffrirait.

Quand j'avouais à Julien que je lui avais dit que tout était fini, il prétexta que c'était le mieux pour moi. Mais les larmes montèrent comme ça, instantanément, je ne savais pas pourquoi j'étais dans cet état. Simplement que quelque part j'éprouvais malgré tout quelques sentiments à l'égard de ce garçon qui avait fait parti de mes rêves, de mes jours et de mes nuits pendant 3 mois.

Le lendemain, tout allait mieux, je respirais la bonne humeur, enfin presque. Même si je parlais constamment avec Julien, je ne pouvais l'oublier d'un coup. Je me sentais toute bizarre, comme s'il me manquait quelque chose. Mais c'était maintenant sur Julien que je devais porter mon dévolu. Il le fallait. Je ne pouvais revenir en arrière. Ça aurait été incorrect et lâche de ma part.

J'avais éperdument envie de voir Julien, juste une fois ; de le voir se comporter face à moi et de ses expressions que j'espérais m'attendrir. J'avais envie de tout lui dévoiler, de lui conter mes plus sombres secrets, mes plus déchirantes déceptions face à la vie. Je voulais ne faire plus qu'un avec lui. Je le voulais et jamais personne n'aurait pu le changer. Je commençais à tomber sous son charme même si la réticence se faisait légèrement ressentir.

Il voulait me voir, me serrer dans ses bras, m'embrasser mais les épreuves du bac étaient dans seulement 2 semaines. Il fallait que je m'y prépare, que je donne tout ce que j'avais. Il comprenait mon choix mais sachant qu'il était cependant un peu attristé, je lui promettais de venir le voir dès que les épreuves seraient finies. Et cette promesse, je comptais la tenir coûte que coûte.