12. J'étais enfin heureuse

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Durant tout le trajet, je me remémorais les moments magiques passés à ses côtés. Ils allaient terriblement me manquer mais seraient sans doute renouvelés.
Je l'aimais à en perdre haleine, jamais les battements de mon cœur n'avaient été aussi intenables. Je m'étais abandonnée à ses bras comme rarement il ne m'en avait été possible. Nous avions convenus de nous revoir la semaine prochaine : j'espérais profondément que je ne verrais pas le temps passé pour pouvoir à nouveau goûter à ses lèvres. Notre amour en était comme renforcé... J'étais sur un petit nuage : c'était lui et moi et le reste n'était que foutaise.
Je regardais maintenant droit devant moi, je voyais un avenir beau, magnifique, indescriptible. Juste un avenir à ses côtés sans disputes ni parasites qui viendraient tout foutre en l'air. J'y croyais dur comme fer, tout comme lui pouvait me le certifier. Il me promit que quoi qu'il advienne, il resterait toujours là, toujours présent pour moi qu'importe les épreuves, qu'importe les déceptions de notre monde... Que jamais il ne m'abandonnera, que jamais il ne fuira ses responsabilités s'il devait en avoir et surtout que jamais il ne cesserait de m'aimer. Cela pouvait paraître absurde de tenir un tel discours quand on n'a que 17 ans et des poussières mais que voulez-vous ce sont les sentiments qui parlent et qui guident notre vie. Il n'y a pas d'âge pour le grand amour, ni d'ailleurs pour les chagrins d'amour. Ils nous bouffent la vie et il en sera toujours ainsi.

En vérité, je n'avais jamais ressenti ça. Je n'avais jamais connu pareille histoire d'amour : il me complétait tellement bien faisant de moi quelqu'un de forte, il savait m'encourager pour me permettre de mieux me relever. Je n'avais plus peur, plus peur de l'inconnu, je ne me posais plus de questions déprimantes à souhait : c'était une époque révolue.
J'étais heureuse comme vous ne pouviez l'imaginer... Heureuse d'avoir rencontré le garçon parfait, heureuse que mon cœur, pour une fois, ne se fusse pas trompé.
Parfois, je me demandais ce qu'aurait été ma vie si je ne l'avais pas rencontré : serais-je finalement sorti avec Anthony ou serais-je encore plus bas que terre avec pour seuls amis le désespoir et la solitude ? Même si j'étais éperdument amoureuse de Julien, je n'en oubliais pas pour autant Anthony. Il était toujours là, toujours présent dans un coin de ma tête. Peut-être avait-il maintenant trouvé une autre proie sur laquelle jeter son dévolu ? Mais qu'est-ce que cela pouvait bien me faire ? J'étais en couple avec l'incarnation du bonheur suprême, Julien.
Je n'avais pas supprimé son numéro, après tout il était mon ami. Lui aussi avait su me redonner l'envie de sourire de temps en temps mais jamais plus d'une demi-heure. Cet avantage était spécialement décerné à Julien, l'homme qui savait m'aimer, l'homme qui savait me porter au sommet.

Bonjour tristesse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant