41. Blessée

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Ce matin-ci, je n'eus pas le courage de me lever. Je décidai ainsi de contacter l'école en prétextant une gastro prononcée. Au moins, je me disais que j'aurai la paix.

Je profitai de cette journée pour faire mes achats pour les fêtes de fin d'année. J'avais tant à acheter : des jouets, des parfums qu'à la fin, je n'en pouvais plus de marcher. Je m'assis dans un des fauteuils de l'entrée du grand magasin et sorti pour la quinzième fois mon portable. Toujours aucun appel. Bien déprimant... Je retentai de l'appeler mais il ne répondit pas. Ses cours ne devaient pas être finis. Je fis mine de reprendre mon shopping et de ne pas montrer que cela m'atteignait. Mais tout cela me stressait énormément. J'avais une telle envie qu'il décroche au moins pour me dire qu'il pensait à moi en tant qu'ami. Je ne savais pas quand j'allais trouver le courage de lui dire que je l'aimais. J'étais apeurée que ce ne fusse pas réciproque.

À un tel point que n'en pouvant plus d'attendre, je lui ai envoyé un message. Obtenir une réponse immédiate m'aurait paru suspecte et incongrue. Trois heures s'écoulèrent et je persistais à penser qu'il n'en avait strictement rien à foutre de moi. Je ne voulais tellement pas ouvrir les yeux sur ses intentions. En me donnant son numéro, je m'étais mise à rêver à une belle histoire d'amour. Quelle idiote étais-je. Il était trop bien pour moi. Je ne le méritais pas.
D'instinct, je suis allée me poster sur mon banc stratégique. Vers 17 heures, en me levant et le cherchant activement dans la rue,  j'ai fini par repérer sa jolie chevelure brune. Il riait. Je ne pouvais distinguer qui l'accompagnait. Je crus m'effondrer lorsque je vis cette magnifique fille à son bras. J'en mouru intérieurement.
La jalousie, ce sentiment si destructeur...
Traversant la route sans regarder,  je priais pour ne pas me faire écraser. Je me mis à courir. J'atterissai sur le trottoir d'en face sans une égratignure. Plus que quelques mètres nous séparaient encore.
Je les voyais toujours bras dessus-dessous. Amoureux comme jamais. Des larmes de colère montaient. M'arrêtant net, j'attendais qu'ils viennent vers moi et surtout que Maxime me reconnaisse. Ils s'approchèrent de plus en plus et il me regarda d'une froideur inhabituelle des pieds à la tête. Il étreignit alors sa copine encore plus fort et déposa un baiser langoureux sur ses lèvres. Ils étaient maintenant à ma hauteur. Ils me contournèrent, passant leur chemin sans une salutation ni même une marque d'affection...
Je pleurais sans retenue, blessée à vif. Une fois de plus, mon monde s'écroulait.

Bonjour tristesse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant