Dire « je t'aime » représentait quelque chose d'extrêmement fort pour moi. Or, il n'avait jamais été formulé aux garçons pour lesquels j'éprouvais une profonde affection. Ça pouvait paraître étrange mais personne ne l'avait jamais vraiment mérité. À mes yeux, ils étaient tous faux, tous hypocrites. Peut-être voyais-je le mal partout : je ne savais pas...
Je n'osais pas vraiment dire ces 3 mots à Julien, de peur d'accélérer beaucoup trop les choses. Je ne voulais pas qu'il sache qu'il demeurait ma drogue, mon oxygène. Même si nos sentiments demeuraient réciproques, je n'en oubliais pas pour autant la sensibilité de mon cœur. J'avais peur qu'il ne me détruise, qu'il joue lui aussi avec moi. Comment faire entièrement confiance quand notre cœur a été brisé en mille morceaux plusieurs fois ? Je m'efforçais de ne pas penser à la fin mais au fond de moi, cette éventualité m'effrayait au plus haut point.
Nous nous aimions, ça ne faisait aucun doute. Lui peut-être plus que moi mais ce n'était pas un concours. Je me sentais tellement bien en sa compagnie. Il était mon mien, mon Julien.
Ne le voir qu'en photo et au téléphone ne me convenait plus. Il était mon quotidien, ma raison de me lever le matin et de tenir le coup toute la journée face à la difficulté de la vie. Etait-il aussi impatient que moi ? J'en étais persuadée.
Le week-end juste avant le bac, j'étais paniquée. Mais, il savait me redonner confiance en moi et je lui en étais entièrement reconnaissante. Les épreuves défilèrent comme une lettre à la poste, la difficulté était alternative face aux différentes disciplines présentées. Néanmoins, je pensais m'en être plutôt bien sortie dans l'ensemble.
Il ne restait plus que 6 jours avant que je ne le voie : autant vous dire que la pression était à son comble. J'avais peur de ne pas lui plaire : ce qui était totalement stupide. Bien sûr que ça allait être le cas sinon je ne comprenais plus rien à la vie. J'en tremblais déjà d'avance. Ma timidité allait peut-être tout gâcher... L'expérience avec Anthony me restait encore en travers de la gorge : et s'il me posait lui aussi un lapin ? Je n'osais pas imaginer la douleur que ça provoquerait en moi...
Il prétendait n'avoir jamais été aussi amoureux... Bien sûr que je le croyais mais jamais il n'aurait entendu les mêmes mots sortirent de ma bouche. Il n'était pas mon premier amour juste mon premier copain. Mais ça, il n'en avait pas conscience. Il pensait être privilégié mais une partie de moi ne voulait pas lui appartenir : la solitude, l'abandon : voilà à quoi j'étais sans cesse confrontée... J'en avais marre de tout voir en noir mais je ne pouvais lui avouer mes craintes. Il le prendrait mal et me le reprocherait. Je préférais tout garder en moi et voir l'évolution des choses...
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Bonjour tristesse...
General FictionCélibataire depuis longtemps, Mary est en quête du grand amour. Découvrez les pensées tumultueuses de cette jeune adolescente de 17 ans.