37. Passion dévorante

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Je ne dormis pas de la nuit. Il avait d'emblée réussi à envahir mes pensées les plus profondes. En une poignée de seconde, il m'avait fait succomber, à me faire tomber raide amoureuse. La beauté de ses yeux, la pureté de son visage tout entier ne voulait sortir de ma tête. Une lueur de bonheur, des papillons dans le ventre, le sourire aux lèvres mais l'angoisse de ne jamais le revoir. Je ne connaissais rien de lui. Même pas son prénom...

Durant une semaine, jour pour jour, je l'attendais sur le lieu de notre rencontre. Intérieurement, je remerciais ces enfants pénibles de l'autre fois, sans eux je n'aurais jamais côtoyer pareil bonheur. Dès qu'une personne passait, mes yeux se détachait de mon roman et vérifiais continuellement si ce n'était pas lui. J'avais une telle envie de l'apercevoir, de lui parler, ne serait-ce un "bonjour" et je serais comblée. Je n'avais aucune peur de lui avouer mes sentiments bien que cette situation soit assez unique. Me prendre un râteau n'était pas si terrible. Oser m'était ordonné.
Je ne désespérais pas, je croyais en ma bonne étoile. Tard le soir, parfois, je n'osais partir de peur de le louper. Je me posais mille questions, me repassais mille scénarios en boucle. Je me voyais lui sourire, écrire dans la paume de sa main mon numéro. Un beau conte de fée. J'étais dans mon monde mais je devais prendre conscience de la réalité. Et si je ne le revoyais pas? Il ne fallait pas que je sois mal, que je souffre. Les seuls fautifs auraient été le hasard et le destin. Nous n'avons pas tout ce que nous désirons profondément.
J'aimais l'impossible, cela pimentait mon quotidien. Quelquefois cela m'était difficile à digérer mais d'un autre côté je ressentais un sentiment incomparable.
Personne ne me comprenait. Personne ne pouvait comprendre ce qu'il avait provoqué en moi. Il fallait vraiment le voir pour le croire. Un coup de foudre, un coup de cœur, tant de mots pour une signification si abstraite.
Je l'aimais déjà d'une passion dévorante au point d'en avoir le tournis. Autant dire que cela promettait pour la suite...

Bonjour tristesse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant